Christophe Castaner ou l'opportunisme d'un arriviste

Je vais évoquer ici un homme dont l'ambition politique n'a aucune limite, qui n'a aucun scrupule et n'a aucune honte, regret ou remord en se regardant dans son miroir chaque matin. Il n'hésite pas à affirmer que Macron est le Président des pauvres alors même qu'il fait plus de 13 milliards de cadeaux fiscaux, non pas aux pauvres mais aux riches, aisés et entreprises.

Il s'agit de Christophe Castaner le nouveau pape d'En Marche, transfuge du PS et Secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, rien que ça !

Pour démontrer la fourberie du sieur Castaner, pas besoin d'aller bien loin, il suffit tout simplement de reprendre ses propres déclarations faites ici ou là pour savoir que telle l'anguille, le bougre sait se faufiler pour progresser.

C'est un personnage sorti du sérail du PS (vice-président PS de la région PACA de 2004 à 2012) à qui il doit sa carrière politique et qui sentant le vent tourner et la défaite du PS annoncée, se rapprocha fort opportunément de Macron qui lui aussi avait décidé de voler de ses propres ailes, loin de celui à qui il doit son début de carrière politique d'abord à l’Élysée puis comme ministre des finances, à savoir François Hollande.

Pour Castaner (Libé du 18/09/2017) :

"La politique, c’est se placer au bon endroit et au bon moment, sans forcément savoir ce que sera l’après."

"Il y a peu, je téléchargeais encore la Provence à 5 heures du matin pour voir s’il y avait ma photo dans l’édition du jour."

Nous avons donc là, entre Macron et Castaner, deux figures bien réelles de ce que l'on peut nommer sans retenue la traitrise en politique nourrie par l'arrivisme, l'ambition et l'opportunisme.

Voilà donc que Castaner prend la tête de En Marche, alors même que 7 Français sur 10 jugent qu'il doit quitter le gouvernement pour diriger LREM, poussé en cela par le nouveau prince du Palais qui veut faire croire aux Français que la vieille politique c'est pour les autres .... mais ce qu'il fait en plaçant son chouchou au sommet de LREM n'est ni plus ni moins la même chose que faisait Hollande en plaçant Désir à la tête du PS ou bien Sarkozy mettant Copé tout en haut de l'UMP. Ce n'est pas aux vieux singes que l'on apprend à faire la grimace !

Voyez plutôt comment Castaner prenait la défense de Hollande alors Président de la république. Pour rappel Castaner n'était pas un député lambda, il était membre de la commission des finances de l'Assemblée nationale et rapporteur spécial des budgets du travail et de l'emploi. Autant dire qu'en matière économique comme par exemple la loi travail ou encore la loi Macron, il était informé de tous les choix économiques et approuvait bien évidemment la politique du gouvernement et de la Présidence, ce n'était pas un frondeur, ça c'est certain, mais plutôt un suiveur sans envergure.

D'ailleurs Castaner avait en février 2016 publié un long article sur son blog ventant le bilan de Hollande depuis 2012 et comme ce n'est pas à un vieux blogueur comme moi qu'on la fait, sachez qu'il s'intitulait "Exemple d'avancées sociales depuis 2012". et que je vous l'ai déniché via la Wayback Machine car le web a de la mémoire même pour le blog supprimé par Castaner et c'est un délice de le parcourir tellement ça sonne faux.

(cliquez pour agrandir)

Mais depuis, le même Castaner a changé d'écurie, il est passé dans le camp d'en face et alors du coup il a changé de discours sur le même sujet lui l'ancien membre de la commission des finances à l'Assemblée nationale sous Hollande. Bref nous avons là un top chef du retournement de veste, un orfèvre en la matière, un champion du monde de la traitrise sans état d'âme qui bat et de loin tout le monde à plates coutures.

Castaner fera sans doute une très longue carrière politique et pourrait bien être un jour encore plus à droite et ministre d'un Président de droite s'il le fallait car rappelez vous ce qu'il disait "la politique c'est ce placer au bon endroit et au bon moment." Pour les convictions politiques réelles et profondes on repassera car il n'en n'a guère !

Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent.