Voilà 6 mois, il était le chéri de la ménagère de moins de 50 ans, la favori du startuppeur de moins de 25 ans, le chouchou des retraités, l'adulé des classes moyennes aisés, le favori de certains électeurs de gauche qui ont perdu le PS en route, le second préféré des plus riches derrière Fillon, il était le sauveur, celui qui allait allier la gauche et la droite sur son nom.
Mais patatras, 6 mois se sont écoulés et la déception l'emporte chez une majorité de Français (35% de satisfaits pour 59% de mécontents), déception si forte que Macron est plus rejeté que Hollande et Sarkozy au même moment de leur quinquennat. Mais que reste t-il des espérances des uns et des autres ?
Depuis son élection Emmanuel Macron a fait ce qu'il avait dit et même ce qu'il n'avait pas dit et le résultat dans l'opinion est sans appel il est devenu en si peu de temps de Président des riches et même encore davantage que Sarkozy, (qu'il reçoit à diner en secret), ne l'était déjà en 2007 lui qui aussi avait joué la carte des plus aisés de France avec sa loi TEPA et on se souvient notamment tous du dîner du Fouquet's et des vacances sur le yacht de Bolloré.
Faisons donc le bilan "comptable" des six mois de Macron au palais en prenant les mesures décidées qui vont impacter tout le quinquennat et au delà. Ce "bilan" est donc parfaitement nécessaire car il conditionne la suite des 5 années de Macron à l'Elysée.
Faisons donc le bilan "comptable" des six mois de Macron au palais en prenant les mesures décidées qui vont impacter tout le quinquennat et au delà. Ce "bilan" est donc parfaitement nécessaire car il conditionne la suite des 5 années de Macron à l'Elysée.
1°) Beaucoup de cadeaux :
- suppression de l'ISF environ 4,5 milliards d'impôts en moins pour les plus riches;
- instauration d'une taxe unique, Flat-Tax (prélèvement forfaitaire unique), de 30% (17,2% de prélèvements sociaux soit 15,5% + 1,7% de hausse de CSG et 12,8% d’impôts sur les revenus) du capital en remplacement de l'imposition des revenus du capital comme celle des revenus mise en place par Hollande; 1,5 milliard aux plus aisés. les 100 plus riches gagneront 1,5 millions d'euros en cumulant flat-tax et suppression de l'ISF;
- suppression de la taxe sur les transactions financières intraday : 2,5 milliards de cadeaux pour la finance et les banquiers;
- Baisse de la taxe sur les stocks-options qui passe à 20% au lieu de 30% soit 120 millions de cadeaux supplémentaires;
- suppression de la dernière tranche de la taxe sur les salaires payée par le secteur financier qui concerne exclusivement les banques et les assureurs. La mesure consiste à exonérer les entreprises de la surtaxe de 20% sur les rémunérations annuelles supérieures à 152.279 euros. Ceci représente un cadeau de 300 millions d'euros;
- baisse du taux d'imposition des bénéfices des sociétés qui de 33% est réduit à 25% progressivement d'ici 2022. Tout ceci représente 11 milliards de baisse d'impôts d'ici 2022 soit 2,2 milliards par an en moyenne, pour simplifier;
- suppression de la taxe sur les dividendes (décision du conseil d'Etat), 2 milliards d'euros par an.
- 13,120 milliards d'euros par an soit 65, 6 milliards en 5 ans de mandat.
2°) Les efforts austéritaires.
- baisse de 15€ de l'allocation de base de la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE) qui est une aide versée sous conditions de ressources, aux parents d'enfants de moins de 3 ans. Résultat 70.000 familles seront privées de cette allocation et 1,7 millions de Français concernés verront son montant diminuer de 184€ à 169€. Au global, 500 millions d’économies en 3 ans sur le dos des parents
- alourdissement de la CSG pour l'épargne salariale et le PEA, changements techniques qui engendrera une taxation supérieure des gains enregistrés par les épargnants.
- taxation des revenus du Plan d'Epargne Logement (PEL) dès la première année au lieu de la douzième comme c'est la cas actuellement;
- suppression de 5 euros d'APL pour 6,5 millions de personnes; soit 400 millions par an
- APL, instauration d'une baisse des dotations au logement social: de 800 millions d'euros en 2018, 1,2 milliard en 2019, puis 1,5 milliard par an à compter de 2020,
- suppression de 1600 postes dans la fonction publique avec un objectif de 120.000 suppressions lors du quinquennat.
- augmentation du forfait journalier de 11% pour le porter de 18 à 20€. Macron n'oublie personne, pas même les malades. Donc voilà de 150 à 180 millions de plus dans les caisses de l'Etat sur le dos des malades.
- Baisse drastique du nombre de contrats aidés, après 460.000 contrats aidés en 2016 et 320.000 finalement prévus pour 2017, il n'y en aura que 200.000 en 2018. Tout cela fait 1 milliard d'économie de l'Etat sur le dos des plus fragiles puisque de 2,4 milliards d’euros en 2017, les crédits alloués dans le PLF 2018 sont ramenés à 1,4 milliard, soit une diminution de 41,6 %.
- APL 1,2 milliard en 2018,
- forfait journalier 180 millions,
- baisse des contrats aidés 1 milliard,
- baisse de le PAJE 166 millions
- suppression des cotisations salariales chômage et maladie (environ 22 milliards d'euros) payés par les salariés, en deux temps. Au 1er janvier d'abord puis au 1er octobre 2018 ensuite alors qu'initialement cela devait être au 1er janvier uniquement. Le gain de ce décalage pour les finances publiques en 2018 est de 3,5 milliards d'euros qui sont donc financés par les salariés, les dindons de la farce
- augmentation de la CSG de 1,7% (22,6 milliards de plus dans les caisses de l'Etat) entre autre pour les salariés, fonctionnaires et les retraités dès qu'ils perçoivent une retraite supérieur à 1200€. 2,5 millions de retraités n'auront aucune compensation
- réduction de 30% en 2018 la taxe d'habitation de certains contribuables. .. mais qui paiera ce "cadeau" ? Cette suppression qui représente quand même 8,5 milliards que l'Etat paiera aux collectivités locales en lieu et place des contribuables ... et l'Etat alimente ses comptes avec des prélèvements fiscaux, sous une forme ou une autre, alors qui paiera au final pour alimenter le budget de l'Etat de ces 8,5 milliards par an ? Je pose la question.
En conclusion et à l'énoncé de toutes ces mesures, point n'est besoin d'avoir fait de brillantes études en mathématiques pour s'apercevoir de quel coté penche la balance. Les riches, très aisés, entreprises vont bénéficier de la baisse d'au minimum de plus de 13 milliards d'euros d'impôts et autres taxes chaque année en leur faveur.
Personne n'est dupe du sens libéral de cette politique, même la vénérable antiquité télévisuelle qu'est Alain Duhamel le disait ce matin sur LCI. Cette politique libérale, chiffres à l'appui, est toute tournée en faveur de l'amoindrissement de la fiscalité des plus aisés et riches et des entreprises. Les autres Français devant quant à eux se serrer la ceinture avec la baisse de l'APL, de l'allocation jeune enfant, l’augmentation de la CSG notamment pour 2,5 millions de retraités qui n'auront aucun compensation.
Les Français ne s'y trompent pas, ils rejettent :
- la suppression de l'ISF à 69%
- l'augmentation de la CSG à 81%
- l'instauration d'une flat tax à 52%
et ils sont 72% à penser que la politique de Macron est favorable aux catégories les plus aisées.
PS : je n'ai pas abordé volontairement :
- la transformation du CICE en baisse de cotisations pérenne (ce que Hollande avait prévu) même si le gain pour L’État sera de 5 milliards d'euros ... ce que les entreprises devraient payer sous forme d'impôts ce qui n'est pas encore garanti du fait de la baisse du taux d'imposition à l'IS.
- les ordonnances et la loi travail qui on le sait sont un grave recul social pour les salariés
- la baisse des cotisations sociales que le gouvernement a choisi d'exonérer jusqu'à 10 points sur les salaires au niveau du SMIC et de baisser de 6 points les cotisations des salaires allant de 1,6 à 2,5 SMIC. Ce point prend le relais du dispositif Fillon qui a couté par exemple 270 milliards de 2004 à 2014.
Illustration : Placide
Et certains disent qu'il faut attendre 5 ans avant de faire le bilan...C'est à perdre la raison! :-)
RépondreSupprimerexcellent :-)
SupprimerComme tu aimes les chiffres. Il parait que le "capitalisme français est le moins rentable d'Europe", les conditions de travail vont donc continuer à se dégrader et les bas salaires encore baisser:
RépondreSupprimerhttps://ecointerview.wordpress.com/2017/10/28/la-france-est-lhomme-malade-du-capitalisme-europeen/
le poids de la dette mondiale, 63 000 milliards de Dollars, une remise des compteurs à zéro se profile??
http://www.visualcapitalist.com/63-trillion-world-debt-one-visualization/
Merci pour ces liens, ja vais allez voir ça, pour le second lien ce n'est pas la dette mondiale mais le déficit budgétaire. La dette mondiale quant à elle atteint la somme faramineuse de 217.000 milliards de dollars ... oups
SupprimerExact, my english is poor! :-)
Supprimerhttp://www.latribune.fr/economie/international/192-000-000-000-000-d-euros-le-poids-de-la-dette-mondiale-755700.html