Alors même que le parti socialiste fête les 80 ans de la victoire du front populaire voilà maintenant de nombreuses semaines que la jeunesse et que des syndicats de salariés disent, écrivent, crient leur opposition au projet de loi dit "El Khomri" consistant à rogner encore les droits sociaux des salariés avec, pour faire plaisir à la CFDT, quelques mesures positives qui ne contrebalancent en rien les "pertes".
Les droits sociaux s'additionnent, ils ne se soustraient pas !
Les droits sociaux s'additionnent, ils ne se soustraient pas !
En cette période de commémoration de Léon Blum par JC Cambadélis et son orchestre, faut-il rappeler au PS que le Front Populaire c'est, à peine un mois après la victoire du 3 mai, un accord entre la CGT et le patronat (les accords de Matignon) prévoyant :
- la création des délégués du personnel
- la reconnaissance du droit syndical
- augmentation de 12% des salaires
- instauration de la semaine de 40 heures
- attribution de 15 jours de congés payés (12 jours ouvrables)
Les prédécesseurs des Gattaz père et fils étaient les mêmes que les patrons d'aujourd’hui, puisque le patronat de l'époque prévoyait :
"le début d'une catastrophe économique sans précédent en France",
"les congés payés feront plus de dégâts à l'industrie et à l'artisanat que les destructions de la grande guerre".
Rien n'a changé du côté du patronat c'est toujours la même complainte des pleureuses puisque le discours patronal reste identique, par contre du côté de ceux se réclamant de Blum comme Valls et ses amis, le changement est radical, autant en 1936 la gauche désirait, accompagnait, portait "des conquêtes" sociales" autant depuis quelques années c'est l'inverse qui se produit sous couvert de libéralisation de l'économie porté par un énergumène comme Emmanuel Macron qui a réussi à faire ouvrir, par la loi, certains commerces 52 dimanches par an dans des zones commerciales internationales inventées de toutes pièces pour faire plaisir au business des grandes chaines de magasins et aux touristes de passage.
Bref, après la loi Macron, après l'ANI, après le projet de déchéance de la nationalité, après le projet portant sur la dégressivité des allocations chômage, après les cadeaux du CICE et du pacte de responsabilité voilà donc le projet de loi Travail qui arrive à l'assemblée nationale.
Il y arrive avec l'écho des manifestations dans tout le pays qui ont vu ici et là des attitudes parfaitement inacceptables des casseurs anarchistes ou pas, réprimées parfois de manière totalement disproportionnée et sans discernement par des forces de l'ordre sous pression.
N'est-il donc pas temps d'arrêter les frais ? D'ailleurs cette réforme est massivement rejetée par les 3/4 des Français dans un sondage Elabe publié ce jour.
Malgré les évolutions engagées par la commission des Affaires sociales la philosophie et l'équilibre général du texte ne sont pas remis en cause
- inversion de la hiérarchie des normes, fragilisation du principe de faveur
- limitation du champ d'appréciation des difficultés d'entreprises au seul territoire national, qui permet les manipulations financières pour faciliter les licenciements;
- capacité à ne pas transférer le contrat de travail en cas de transfert d'entreprise, ce qui permet toujours de renvoyer les salariés refusant la modification de leur contrat;
- accords de "développement de l'emploi" (version "offensive" des accords de maintien de l'emploi) : c'est ni plus ni moins la reprise du projet Sarkozy lors des présidentielles de 2012;
- référendums initiés par les syndicats minoritaires pour valider un accord refusé par les syndicats majoritaires, ce qui met clairement en cause la légitimité et la représentativité syndicale;
Malgré les évolutions engagées par la commission des Affaires sociales la philosophie et l'équilibre général du texte ne sont pas remis en cause
- inversion de la hiérarchie des normes, fragilisation du principe de faveur
- limitation du champ d'appréciation des difficultés d'entreprises au seul territoire national, qui permet les manipulations financières pour faciliter les licenciements;
- capacité à ne pas transférer le contrat de travail en cas de transfert d'entreprise, ce qui permet toujours de renvoyer les salariés refusant la modification de leur contrat;
- accords de "développement de l'emploi" (version "offensive" des accords de maintien de l'emploi) : c'est ni plus ni moins la reprise du projet Sarkozy lors des présidentielles de 2012;
- référendums initiés par les syndicats minoritaires pour valider un accord refusé par les syndicats majoritaires, ce qui met clairement en cause la légitimité et la représentativité syndicale;
À un an de la prochaine élection présidentielle n'est-il pas venu le moment d’apaiser les tensions dans le pays, de calmer le jeu ? d'écouter les 74% de Français opposés à ce projet ?
A la place de Manuel Valls je rangerai ce projet tranquillement dans un carton, de toute façon il a peu de chance d'avoir une majorité de députés pour le voter, les députés socialistes ne sont pas tous des "frondeurs" mais ils sont tous doués de raison, surtout à 13 mois des législatives .... sauve qui peut !
Et puis même s'il était voté, le temps des allers et retours avec le Sénat et l'avis du Conseil Constitutionnel auxquels nous ajouterons le délai nécessaire aux décrets d'application et nous serons à 3 mois de l'élection présidentielle.
Cher Manuel et chère Myriam, camarades, ce projet de loi doit être retiré par le gouvernement ou il sera rejeté par les députés. Pourquoi ne pas lui faire succéder un autre projet qui réponde réellement aux enjeux actuels du monde du travail et des entreprises, dont le Compte Personnel d'Activité, entre autre, pourrait faire partie.
Et puis même s'il était voté, le temps des allers et retours avec le Sénat et l'avis du Conseil Constitutionnel auxquels nous ajouterons le délai nécessaire aux décrets d'application et nous serons à 3 mois de l'élection présidentielle.
Cher Manuel et chère Myriam, camarades, ce projet de loi doit être retiré par le gouvernement ou il sera rejeté par les députés. Pourquoi ne pas lui faire succéder un autre projet qui réponde réellement aux enjeux actuels du monde du travail et des entreprises, dont le Compte Personnel d'Activité, entre autre, pourrait faire partie.
Illustration (tableau avis des syndicats) : Ça n'empêche pas Nicolas
A lire : Les socialistes
D'ailleurs cette réforme est massivement rejetée par les 3/4 des Français dans un sondage Elabe publié ce jour.
RépondreSupprimerc'est justement le taux de ceux qui ne connaissent pas le contenu de la loi
comme c'est étrange (Sondage FR3 Hier soir)
le problème est le fond et pas le ou les sondages, soyez sérieux 2 seconds
RépondreSupprimerTout le monde n'en connait pas tous les détails, ben voui ! Faut pas craindre la migraine pour lire cet imbuvable mélange de langue de bois et de langue juridique. Du reste c'est tellement imbattable que même les juristes férus y ont découvert après coup des renards bien planqués sous les poulaillers.
RépondreSupprimerMais ce que nous avons tous bien compris, c'est l'inversion du principe où la loi devient protectrice du fort, l'entreprise, au détriment du faible, le salarié. C'est à dire l'abandon d'un principe édicté après la catastrophe de Courrières en 1906. Faut rappeler que le patron a fait bosser les mineurs après la mort de plus de 1000 personnes en refusant de rechercher les éventuels rescapés puisque ça payait pas. Les survivants qui sont réapparus une douzaine de jours plus tard ont fait un poil réfléchir le législateur...