Sonnés, nous allons vers le désastre : Montebourg, l'alternative ou pas ?

La vie politique est ainsi faite que parfois une absence d'une personnalité politique de premier plan fait presque autant parler qu'une présence constante. 

Dans le cas qui nous occupe il ne se passe pas de semaine sans que le microcosme, qui s'autorise à penser, ne bruisse de rumeurs, de "on dit" ou encore d'indiscrétions à propos de l'hypothétique supposé retour d'Arnaud Montebourg sur le devant de la scène politique.

Il faut bien reconnaître que la période s'y prête compte tenu du fiasco de l'orientation politique de François Hollande sanctionné vertement dans l'opinion publique comme les résultats des enquêtes d'opinion le restituent régulièrement. 

Hollande à 16% dans les sondages pour un 1er tour de la présidentielle, il faut bien reconnaître que ça fait désordre pour un Président sortant quand on sait que les électeurs de gauche on attendu un Président de gauche depuis 1995.

Il suffit de se rappeler 2011 et les sondages de l'époque qui donnaient tous Sarkozy perdant, pour prendre très au sérieux la tendance restituée par la plupart des instituts de sondages qui voit Hollande battu à tous les coups et qui prévoit même sa non présence au second tour.

L'heure est donc grave pour la gauche qui risque bien de ne pas être au second tour de la présidentielle et donc un remake du 21 avril 2002 se profile. Alors que faire puisque l'on a bien compris que Valls adoubé des Macron, El Khomri, Le Guen, et tout son fan club a la main mise sur la politique menée qui n'a produit aucun résultat significatif notamment en terme de lutte contre le chômage.



Par conséquent il devient quasiment légitime de se poser la question, doit on continuer comme si de rien n'était ou arrêter et faire autrement ? Stop ou encore ? Que faire face à une gauche sociale-libérale qui a perdu toutes les élections intermédiaires depuis qu'elle est au pouvoir et qui prend le chemin de la défaite en mai et juin 2017 ? Y a t-il une autre solution possible pour sauver la gauche qui en cas de défaite en prendrait pour 20 ans d'opposition ? Hollande doit-il être candidat à sa succession, au risque de l'échec ? 

Alors, posons le débat qui selon moi tombe sous le sens, à la lecture des résultats économiques on ne peut pas affirmer que ce quinquennat soit un succès ... et s'il n'y a avait que l'économie encore .... mais il y a l'orientation politique qui désole ceux nombreux qui ont mis un bulletin Hollande le 6 mai 2012.

"Qu'on ne me dise pas que la déchéance de nationalité, qu'on ne me dise pas que la loi El Khomri, qu'on ne me dise pas qu'aller tacler Angela Merkel, c'est de gauche, ce n'est pas vrai"

Martine Aubry le 24 février 2016

Face à ce constat n'est-il pas temps que certains cessent de porter des oeillères et comprennent que la gauche et le PS en particulier va droit dans le mur ce qui échappe totalement à Cambadélis qui tel un perroquet nous assène toujours les mêmes choses

Arnaud Montebourg est-il le recours ? Doit-il revenir affirmer ses valeurs et celles oubliées de gauche par Hollande et Valls alors même que la dérive droitière et libérale depuis mars 2014 et la nomination de Valls est avérée ? Les dernières discussion de loi et projet de loi par exemple sur la déchéance de nationalité et plus encore sur la réforme du code du travail elles mêmes ayant suivi une loi Macron qui autorise massivement le travail du dimanche et autres CICE et Pacte de responsabilité à l'efficacité toute relative sont autant de preuves de cette dérive.

Avant d'apporter ma propre réponse je pense qu'il est utile de se remémorer ce que disait Arnaud Montebourg. (Extrait de la Tribune Montebourg - Pigasse du 7 juin 2015)

"Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C'est la démocratie qui est cette fois menacée, car les progrès du Front national dans le pays sont aussi graves que spectaculaires et son accession possible au pouvoir est désormais dans toutes les têtes. Prenant la mesure de la gravité de la situation, peut-être serait-il nécessaire que nos dirigeants cessent de commenter ce que fait ou dit le FN ou que cesse encore cette culpabilisation inutile des électeurs dans cette "lutte" purement verbale et artificielle "contre" le Front national. Faire semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience n'a aucun effet. On serait, au contraire, bien avisé d'agir sur les causes réelles et profondes qui jettent des millions de Français dans ses bras : l'explosion du chômage, la hausse de la pauvreté et la montée du sentiment de vulnérabilité dans presque toutes les couches de la société française .... 
 
Pour éviter le désastre de nouvelles progressions du Front national, il est indispensable d'agir sur ses causes. Agir, cela veut dire lui retirer des arguments qui font de lui une utilité pour des Français – y compris de gauche – qui se tournent vers lui pour obtenir le changement qu'ils désespèrent d'obtenir des alternances successives. Agir, cela veut dire ne pas faire payer la facture des déficits publics créés par les errements de la finance privée dans la crise, par les classes moyennes. Cela veut dire se battre pour la croissance en interrompant les politiques absurdes, inefficaces et anti-économiques de Bruxelles, et rendre sous forme de baisses d'impôts ce qui a été lourdement prélevé sur les ménages (plusieurs dizaines de milliards d'euros). Cela veut dire ne plus se laisser faire par Berlin et Bruxelles et changer la politique économique nationale et européenne .... 

Est-il encore possible de sauver ce quinquennat et de le rendre enfin utile à notre pays? Est-il encore possible d'éviter le désastre politique et moral pour cette gauche de gouvernement qui semble avoir abandonné la France? Oui, nous croyons qu'il n'est pas trop tard pour encore agir et engager enfin une politique différente et innovante. Il suffirait que nos dirigeants ouvrent leurs yeux sur le précipice qu'ils ont ouvert sous nos pieds (et les leurs). Élue pour faire baisser massivement le chômage, la gauche de gouvernement a rallié en deux mois de pouvoir les exigences destructrices de l'austérité, lesquelles ont fait… augmenter massivement le chômage .... 

Il faut refuser de se contenter d'attendre que la croissance revienne, comme s'il s'agissait d'un phénomène météorologique ou du cycle des saisons. Il faut refuser de se féliciter quand est annoncée, pour 2015, une progression du PIB de 1% environ, après trois années de croissance zéro. Ce n'est pas suffisant pour faire baisser le chômage et c'est surtout un "effet d'aubaine", engendré par trois facteurs indépendants de la volonté du gouvernement : la chute du prix du pétrole, la baisse de l'euro par rapport au dollar, la faiblesse historique des taux d'intérêts, trois phénomènes par ailleurs non durables."

Mon point de vue personnel sur ce sujet est très tranché, la gauche socialo-libérale, en matière économique, aura passé son quinquennat à courir après les idées du Medef et de la droite ainsi que les trop fameux 3% de Maastricht sans pouvoir les atteindre, et je ne crois pas un seul instant au miracle salvateur de l'inversion de la courbe du chômage. 

Par conséquent oui en effet "nous marchons vers le désastre" car les électeurs ne sont pas des idiots à qui on raconte deux fois la même histoire pour obtenir leur soutien et donc de mon point de vue Hollande a déjà perdu la prochaine élection, il n'y a qu'a constater le nombre grandissant d'électeurs du Front National pour se convaincre que les espoirs de mai 2012 sont devenus du désespoir pour de plus en plus de Français.

On peut vouloir des primaires ouvertes comme beaucoup à gauche le souhaite, ok mais des primaires pour qui pour quoi ?  Les primaires ne peuvent être utiles que si c'est l'occasion de débattre des orientations politiques et pas pour féliciter l'exécutif de son oeuvre. 

Si elles devaient être organisées Arnaud Montebourg devrait-il franchir le pas ? Cette question à elle seule mérite un billet de blog mais là encore je suis sceptique sur cette possibilité car j'ai du mal à imaginer que le vainqueur de ces primaires à gauche, qui il soit, puisse gagner en mai 2017, Hollande me semblant avoir grillé toutes les cartouches de la gauche.

Tout cela est évidemment établi en fonction des données politiques du moment car il est clair que si la droite se divise en deux ou trois lors du 1er tour de 2017 cela change tout. Un Sarkozy blessé, humilié par une défaite à la primaire à droite serait en effet bien capable d'être candidat à la présidentielle contre le vainqueur de cette primaire, la droite en la matière a quelques antécédents (le duel Balladur/Chirac de 1995 étant resté célèbre). Par ailleurs l'UDI sera t-elle avec le candidat LR ou seule au 1er tour ? Mystère !

Je conclurai en répondant oui à la question du titre de ce billet ... mais dans une seule hypothèse, celle ou Hollande ne se représenterait pas, dans ce cas Montebourg pourrait être candidat à la primaire et ferrailler sans doute avec Valls et d'autres candidats PS ou pas. Pour autant j'aimerai croire en ses chances de victoire à la présidentielle, mais je vous avouerai que j'ai un peu de mal à le faire et puis .... j'aime bien ses cartes postales.







Commentaires

  1. Faut-il encore parler de gauche socialo-libérale ? Ou socio-libérale ? Ou même de gauche, en ce qui concerne le PS, ce parti si peu socialiste ? Avec la Loi Travail, nous sommes carrément dans le néolibéralisme.

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