Voilà bien longtemps que je n'avais écrit ici à propos des plans sociaux et autres fermetures d'usines qui continuent à un rythme soutenu depuis 2009.
Alors, il m'a semblé intéressant de faire un point de la situation qui vous le savez est particulièrement difficile pour des dizaines de milliers de salariés.
Alors, il m'a semblé intéressant de faire un point de la situation qui vous le savez est particulièrement difficile pour des dizaines de milliers de salariés.
Depuis 2009, la situation est tout à fait catastrophique puisque 1 512 usines ont fermé depuis cette sombre année :
- 2009 : Perte nette de 223 usines (156 créations, 379 fermetures)
- 2010 : Perte nette de 27 usines (228 créations pour 255 fermetures)
- 2011 : Perte nette de 34 usines (153 créations pour 187 fermetures)
- 2012 : Perte nette de 100 usines (166 créations, 266 fermetures)
- 2013 : Perte nette de 114 usines (90 créations, 204 fermetures) lors des 9 premiers mois ;
- 2014 : Perte nette de "seulement" 34 usines (119 créations pour 153 fermetures);
- Aucun trimestre n’a été positif depuis le deuxième trimestre 2011;
- En moyenne, pour 100 usines fermées depuis 2009, l’économie française en ouvre 60 et ce taux remonte à 77% en 2014;
En vert : nombre d’usines créées.
En rouge : nombre d’usines fermées.
En bleu : solde net des ouvertures et fermetures d’usines.
On sait que le gouvernement cajole les
entreprises pour que leur compétitivité s'améliore en leur attribuant,
notamment, quelques 41 milliards dans le cadre du pacte de
responsabilité mais il ne faut pas sous estimer l'effet CICE puisqu'en 2013, grâce au CICE, le coût
horaire dans l’industrie française s’est élevé à 36,8 euros au deuxième
trimestre contre 38,5 en Allemagne et 31,7 en moyenne dans la zone euro.
Alors qu'entre 2000 et 2012, la hausse des coûts salariaux horaires du secteur
avait été de 50,2 % en France et de 26,9 % en Allemagne.
Dans
l’industrie manufacturière, le CICE devrait avoir un
impact estimé à 1,8 milliard d’euros en 2014 selon COE-Rexecode.
On peut espérer et souhaiter un retournement de tendance économique dans les mois qui viennent fin 2015 et plus sûrement en 2016 et 2017 si un semblant de reprise se produit.
En matière d'emploi, Arnaud Montebourg avait coutume de dire que 100 000 emplois avaient été supprimés dans l’industrie depuis 2009 mais quand on y regarde de plus près il est très en deçà de la réalité :
En synthèse on constate ainsi qu'entre 2009 et 2014 (3ème Trimestre) :La part de l'industrie dans le PIB suit une inexorable pente descendante en France et en 2013 elle n'atteignait plus que 18,8% du PIB là ou l'Allemagne atteignait 30,2%.
- 1.512 usines ont fermé
- 156.595 emplois ont été supprimés
Le "Made in France" fout l'camp !!
Soyons rassurés, Pierre Gattaz et le Medef vont créer 1 million d'emplois dans l'industrie et ailleurs, en deux temps et trois mouvements ...... c'est sûr. Je note tout de même un léger frémissement puisque par exemple dans le cadre du pacte de responsabilité un accord de branche a été signé dans l'assurance permettant l'embauche de 38.000 salariés d'ici 2017.
Mais comme je l'ai déjà écrit par le passé, le problème n'est pas seulement et exclusivement un problème du coût de l'offre c'est aussi et sans doute surtout un problème de demande qui se raréfie en Europe du fait des politiques "austéritaires" ou presque.
Celles-ci nous amenant droit vers la déflation ce qui engendre en conséquence l'absence d'augmentation des rémunérations dans les entreprises, la limitation de l'évolution de toutes les prestations sociales existantes et donc de moins en moins de consommation partout.
Ce n'est pas le pacte de responsabilité qui donnera des clients à des industriels qui n'en n'ont plus ou moins !
D'une manière générale, 2013 fut une année terrible quant aux défaillances d'entreprises (pas seulement industrielles) avec pas moins de 63 101 défaillances.
En cadeau, voici la carte de France des suppressions de postes que j'ai honteusement récupérée sur le site web de l'Huma. En passant la souris sur la carte vous pourrez constater l'étendue des dégâts et imaginer le désespoir de milliers de familles de salariés et sous-traitants concernés par ces fermetures.
(Passez la souris sur la carte)
Malheureusement, on a du mal à voir le changement qui devait venir maintenant mais soyons optimiste, notre pays et l'Europe sortiront bien un jour de ce marasme et de ces accumulations de crises depuis 2008...... que ce soit la gauche ....... ou la droite qui soit au pouvoir.
Ces chiffres et graphiques sont très intéressants. Et ce qui suit ne vient pas minorer ton boulot fort utile.
RépondreSupprimerLa limite de ces chiffres est que cela ne concerne que les entreprises d'une certaine taille. Dans l'idéal il faudrait y ajouter la myriade des petites entreprises qui ne balancent qu'une poignée de salariés.
Chez moi, quand on additionne tous ces très petits chiffres, on est effaré par le total. Qui est très très loin au dessus de la somme des grosses charrettes.
Trendeo fait une étude assez poussée de la situation et Altares travaille avec les données des tribunaux de commerce et du coup les petites structures sont intégrées regarde ici par exemple http://www.altares.fr/etudes/defaillances-dentreprises-en-france-3eme-trimestre-2014/
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