9 octobre 1967 : "Che" Guevara est exécuté

Le 9 octobre 1967, après avoir été capturé le 8 octobre et blessé lors d'un affrontement avec l'armée bolivienne appuyée par la CIA, près d'Higueras, à 500 kilomètres de La Paz, le major Ernesto Guevara de la Serna, dit le Che, figure emblématique du mouvement révolutionnaire cubain, est exécuté

Né le 14 juin 1928 à Rosario, en Argentine, Ernesto Guevara participe aux activités révolutionnaires de son pays. Dans les années 1950, il joint le mouvement révolutionnaire cubain et devient étroitement lié à Fidel Castro.

Il joue un rôle important dans le renversement du président Fulgencio Batista en 1959. Ministre de l'Industrie à partir de 1961, Guevara quitte Cuba en 1965 pour rejoindre d'autres mouvements révolutionnaires.

On rapporte sa présence en Afrique, dont au Congo-Kinshasa, et en Amérique latine. En mars 1967, des activités de guérillas débutent dans le sud-est de la Bolivie où Guevara est actif. 

Bien équipés, les guérilleros, dont on estime le nombre à 120, obtiennent plusieurs victoires en terrain difficile contre l'armée bolivienne. 

Le président Rene Barrientos accuse Fidel Castro de soutenir les rebelles. 

 "Ils essaient quand même de le faire parler. Le contre-amiral Hugarteche s'approche. Vivement il recule, rouge de colère. Le Che lui a craché au visage. 
Un peu avant midi trente les officiers supérieurs repartent. Les ordres sont précis. C'est qu'entre-temps un autre guérillero, qui avait réussi à s'échanger, a été repris. 
Benjamin, dit "El Maestro", a été trouvé par les rangers complètement prostré. Depuis la capture de son chef, il n'avait plus envie de fuir. On l'a mis dans l'autre classe avec Willy. 
Il est 13 heures, le Che s'est levé. Il a entendu des éclats de voix venant de dehors. Une dispute. 
— Moi aussi, je veux y aller. 
— J'y vais d'abord. 
— Toi, tu auras Willy et « El Maestro ». 
Alors la porte s'ouvre et le sous-officier Mario Teran entre, sa carabine M2 sur la hanche. 
— Assieds-toi, dit-il. 
— Pourquoi, puisque tu vas me tuer, répond le Che, calmement. 
— Non assieds-toi. 
Les yeux baissés en évitant de regarder son prisonnier, Teran fait semblant de repartir. Brusquement une rafale... 
Le Che s'écroule. Derrière lui sur le mur, les balles ont fait deux trous sanglants de la grosseur du poing. Il est là, agonisant. 
Perez entre dans la pièce, un revolver à la main. Il s'approche et achève l'homme à terre d'une balle dans le cou... "Un trou pour le formol", dira le lendemain aux journalistes le docteur Moïse Abraham. 
Deux ou trois hommes ont suivi Perez dans la salle de classe. Tous maintenant veulent tirer aussi sur l'adversaire si longtemps invincible.  
"D'accord, dit l'officier, mais pas au-dessus de la taille. " 
— Alors, on tire dans les jambes. 
Parmi les hommes qui se précipitent, il y a l'infirmier, Fernando Saneo, le même qui la veille a soigné la jambe du captif. 
Dans la pièce voisine, Willy et "El Maestro". Quand à son tour leur porte s'ouvre, ils savent le sort qui les attend. C'est le sergent Huanca, qui, une arme à la main, fait face aux deux hommes assis par terre et attachés. 
— Vous l'avez tué, crie Willy, ça m'est égal de mourir puisque c'est avec lui. 
Une rafale, Willy et "El Maestro" tombent sur le côté. Au mur, autour des trous faits par balles, il y a du sang mélangé à des cheveux.
       (source)





Son corps est envoyé à Valle Grande, où il est exposé publiquement. Le président Barrientos annonce que Guevara a été incinéré et enterré le 12 octobre.

Trois jours plus tard, Fidel Castro reconnaît la mort du «Che» que les États-Unis confirment grâce à ses empreintes digitales. Son nom et son image mythique resteront toutefois associés à l'idéal révolutionnaire.

30 ans plus tard, le 14 octobre 1997 à Cuba, un mausolée a été dressé à sa mémoire à Santa Clara, le cortège emportant les restes du "Che" a quitté La Havane pour un parcours qui emprunte la route que "le Che" et Fidel Castro avaient emprunté en janvier 1959. 





Hasta siempre Comandante !


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