Le retour de Sarkozy : les Français, les affaires, la concurrence

Comme tout le monde j'observe avec délectation le jeu de Sarkozy depuis quelques mois consistant à consulter ses amis, critiquer Hollande, se parer du costume du sauveur, jouer le rassembleur de l'UMP, un parti politique pourtant brisé, éparpillé, martyrisé par Copé. 

Tout ceci pour revenir à la tête de l'UMP et devenir le candidat de la droite à la présidentielle de 2017. Oui mais voilà, il a, d'ici là, beaucoup de problèmes à résoudre, et pas des moindres.

Tout d'abord les Français n'aiment pas les hommes politiques qui leur mentent et se souviennent de ses propos par lesquels il prétendait arrêter la politique :

1. Remember : le 8 mars 2012 et l'interview de JJ Bourdin (BFMTV)


Question : "Si vous n’êtes pas réélu, est ce que vous arrêtez la politique ?" 
Réponse de Sarkozy : "Oui. Vous pouvez me poser la question trois fois : Oui. Je ferai autre chose. Quoi ? Je ne sais pas."





2. L'état de l'opinion des Français :

En juillet dernier BVA a réalisé un sondage pour Le Parisien et le résultat est sans appel : 65% des Français sont opposés à une candidature de Sarkozy (source)

En septembre, pour LCP via Harris Interactive interroge les Français sur le retour de Sarkozy. Le résultat est sans surprise puisque le probable retour en politique de Nicolas Sarkozy est perçu comme une "mauvaise chose" par 65% des Français et seulement 34% trouvent que c'est une "bonne chose". (résultat intégral de l'enquête ici)

(cliquez pour agrandir)


Ainsi, mis à part les électeurs habituels de l'UMP et quelques centristes, les autres Français ne veulent pas de Sarkozy, c'est net et sans équivoque possible.

Vous me rétorquerez que 2017 c'est encore loin et qu'ils peuvent changer d'avis, et moi de vous dire que les Français ont de la mémoire, ils connaissent le bilan des 5 ans de Sarkozy.

3. Les affaires judiciaires diverses et variées : 

C'est là où Sarkozy risque gros. 

D'abord il faut rappeler qu'il est toujours mis en examen pour trafic d'influence et corruption active dans l'affaire Bettencourt. De la 5ème république c'est le seul ex président à avoir été mis en examen.

Rappelons également que ses comptes de campagne de la Présidentielle de 2012 ont été rejeté par le Conseil Constitutionnel ce qui avait donné lieu à un UMPthon assez comique début 2013 mais qui à coûté cher à l'Etat (les 2/3 de 11 millions d'euros) en réductions d'impôts pour les contribuables donateurs. Il passe ainsi aux yeux des Français pour un magouilleur ne respectant pas les textes en vigueur. L'affaire Bygmalion est à cet égard assez révélatrice, pour ce que l'on en sait. (à lire ici)

Et puis d'ici 2017 il y a fort à parier que les instructions de ces affaires auront largement pu progresser car la justice n'est pas entravée par le pouvoir actuel ce qui n'était pas le cas auparavant. Souvenons nous en effet des agissement du procureur Courroye dans l'affaire Bettencourt (à lire ici).

Et que dire de l'actualité qui nous permet d'apprendre qu'un rapport des policiers de la brigade financière conclu que Tapie n'a pas été lésé par le Crédit Lyonnais et que donc il a perçu 405 millions d'euros à tort suite à l'arbitrage amiable et plus que généreux de Christine Lagarde (mis en examen dans cette affaire) et de Nicolas Sarkozy (source)

Alors parmi cette suite d'affaires judiciaires il serait surprenant qu'aucune ne l'amène devant un tribunal et ne l’empêche d'être candidat en 2017.



4. La concurrence au sein de l'UMP et de la droite :

On sait depuis quelques temps que le très chiraquien Alain Juppé sera candidat lors des primaires que l'UMP veut organiser (après avoir critiqué fortement les primaires à gauche de 2011).


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Pour Sarkozy, voici un adversaire de taille, plus que sérieux qui a une bonne côte auprès des Français, en tout cas bien meilleure que celle de Sarkozy. Mais les électeurs de droite semblent partagés et d'ailleurs cela se confirme dans l'enquête de Harris interactive.

  • 31% contre 21% des Français préfèrent Juppé à Sarkozy comme candidat de la droite en 2017, c'est un net avantage.
  • Chez les sympathisants de droite Sarkozy et Juppé sont à égalité à 37%
  • A l'UMP, Sarkozy fait la course en tête avec 58% contre 28% à Juppé.
On voit donc ici tout l'intérêt qu'à Juppé à voir organisées des primaires ouvertes où tous les Français pourraient venir voter. Si le choix devait resté confiné au sein de l'UMP, alors il n'a que peu de chances de l'emporter.



(cliquez pour agrandir)



En conclusion, je dirai que les Sarkolâtres doivent raison garder car les affaires judiciaires, les adversaires au sein de l'UMP, le mode d'élection du candidat de l'UMP (les primaires ouvertes), les centristes qui semblent ne plus désirer se faire manger tout cru par l'UMP et l'état de l'opinion des Français sont autant d'obstacles à une candidature pour une éventuelle élection de Sarkozy en 2017.

De tout cela nous reparlerons dans les semaines et mois à venir .... sans aucun doute.

Commentaires

  1. Hier soir (drôles de lectures avant de dormir), je lisais que même Bernie conseillait à sarkozy de ne pas se lancer dans la course à la tête de l'ump.

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    1. oui j'ai vu ça aussi, elle, disant en substance qu'il avait un niveau bien supérieur pour s'intéresser à la présidence de l'UMP ...... #modestie

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  2. Hier soir, sur soir3, un certain B-H Lévy précisait que la France avait besoin de quelqu'un comme lui parce qu’il fallait une gauche forte et une droite forte pour la stabilité du pays. Il y du oublier les casseroles quelque part.

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  3. Sarkozy est comme tout ces accrocs du show-biz, il ne peut pas s'arrêter et rester dans un relatif anonymat.

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