Chacun a suivi les déclarations, petites phrases, attaques, défenses, mise en cause, etc... de ces derniers jours à l'origine desquels se trouve José Manuel Barroso traitant la France de réactionnaire.
Tantôt à cause de son "protectionnisme culturel" tantôt à propos des idées d'une partie de la gauche consistant à privilégier un protectionnisme européen face à la mondialisation sans contrôle ni limite.
Il est somme toute surprenant et pour tout dire inadmissible que le Président de la Commission se permette de critiquer vertement un des membres de l'UE que lui même est censé représenter. Le plus grave c'est que ces critiques ont eu lieu pendant le G8 dans le International Herald Tribune les voici très exactement (source):
- “It’s part of this anti-globalization agenda that I consider completely reactionary,”
- "Some say they belong to the left, but in fact they are culturally extremely reactionary.”
Aux propos de Barroso sont venus s'ajouter ceux de Pascal Lamy à qui on n'avait rien demandé mais qui ayant un avis sur tout et surtout un avis a ajouté son grain de sel à la cacophonie des mondialisateurs, en attaquant une fois de plus Arnaud Montebourg sur ses idées "politiques" de la démondialisation et sa déclaration qui fit mouche quand il rétorqua à Barroso qu'il était le véritable carburant de l'extrême droite.
Barroso et Lamy ont tous deux pour point commun d'avoir été mis en place par la droite. Elle était européenne pour Barroso quand 1er ministre portugais déclinant il fût bombardé à la Présidence de l'Union Européenne, elle était française pour Pascal Lamy quant il fût nommé à la présidence de l'OMC avec l'appui de Raffarin (1er ministre) et Chirac (Président de la République).
Ce sont des personnalités nommées et qui n'ont aucune autre légitimité que celle que leur donnent les ronds de jambes et caresses dans le dos effectués auprès des décideurs pour obtenir ces postes là.
Ce sont des personnalités nommées et qui n'ont aucune autre légitimité que celle que leur donnent les ronds de jambes et caresses dans le dos effectués auprès des décideurs pour obtenir ces postes là.
L'un était déjà libéral l'autre l'est devenu, par conséquent quoi de plus normal à les entendre ou les voir critiquer le "protectionnisme" français qui serait soit disant réactionnaire.
Bien évidemment la droite française s'engouffra dans la polémique pour défendre Barroso ce qui, vous l'avouerez, est tout sauf une surprise, entre amis on se doit bien de se soutenir mutuellement.
Nonobstant la polémique sur les propos des uns et des autres, les plus affutés des commentateurs ont relevé qu'il y avait entre le couple Barroso - Lamy et la gauche au pouvoir en France une différence d'appréciation "politique" sur le rôle de l'Europe en crise.
Arnaud Montebourg de ce point de vue ne se contente pas de gérer son ministère comme un bon gestionnaire sorti de l'ENA pourrait le faire. Il essaye de mettre en pratique ses idées en favorisant les relocalisations.
La démondialisation qu'il promeut consiste en la réaffirmation de la souveraineté nationale et européenne face à l’échec de la mondialisation dont les délocalisations et la désindustrialisation ont amplifié les inégalités et la précarité dans toute l'Europe et notamment en France. Ces idées ne sont en rien réactionnaires c'est ce que certains appellent "le souverainisme de gauche" jadis porté par Jean-Pierre Chevènement.
Si être réactionnaire c'est aider les entreprises à relocaliser leurs unités de production en France plutôt qu'en Chine en créant de ce fait des emplois, alors oui les Français qui soutiennent cette démarche sont réactionnaires.
Si être réactionnaire c'est permettre à Renault de fabriquer en France 200.000 voitures habituellement fabriquées à l'étranger, alors oui il y a beaucoup de réactionnaires en France.
Arnaud Montebourg de ce point de vue ne se contente pas de gérer son ministère comme un bon gestionnaire sorti de l'ENA pourrait le faire. Il essaye de mettre en pratique ses idées en favorisant les relocalisations.
La démondialisation qu'il promeut consiste en la réaffirmation de la souveraineté nationale et européenne face à l’échec de la mondialisation dont les délocalisations et la désindustrialisation ont amplifié les inégalités et la précarité dans toute l'Europe et notamment en France. Ces idées ne sont en rien réactionnaires c'est ce que certains appellent "le souverainisme de gauche" jadis porté par Jean-Pierre Chevènement.
Si être réactionnaire c'est aider les entreprises à relocaliser leurs unités de production en France plutôt qu'en Chine en créant de ce fait des emplois, alors oui les Français qui soutiennent cette démarche sont réactionnaires.
Si être réactionnaire c'est permettre à Renault de fabriquer en France 200.000 voitures habituellement fabriquées à l'étranger, alors oui il y a beaucoup de réactionnaires en France.
Etude Viavoice ici
Bien sûr les beni-oui-oui de la mondialisation que sont Barroso et Lamy vous diront que tout ce qui se passe depuis des années est normal et que le libre-échangisme doit s'imposer à tous et tant pis pour les dégâts sociaux et industriels. Ce point de vue pratiqué en Europe est le ferment de la montée du nationalisme et du repli sur soit que préconise les partis d’extrême droite en Europe et pas qu'en France.
Pour Barroso et Lamy rien n'est plus beau que le laisser faire où les plus puissants écartent les moins forts, où les entreprises délocalisent en Asie et maintenant au Mexique, au Vietnam ou en Inde car ces pays deviennent "moins chers" que la Chine. C'est une fuite en avant où seul le coût de la main d'oeuvre (mi-ouvrier mi-esclave) est prise en compte pour bien évidemment en tirer le maximum de profit pour les actionnaires.
L'Union Européenne n'est pas seulement là pour verser 1 600 milliards aux banques comme cela c'est fait.
L'Europe est aussi là, ou plutôt devrait être là pour protéger, encourager les entreprises européennes à rester et à produire en Europe tout en surveillant de près les importations et en augmentant les droits de douanes appropriés sur des produits "aidés par des subventions déguisées ou non".
Depuis l'arrivée de la Chine dans l'OMC les importations ont fortement progressé (voir ci dessous).
Malheureusement cette Europe libérale du laisser faire économique et monétaire a entrainé la chute des économies, engendrant plus de 26 millions de chômeurs et des dettes et déficits sans fin.
Résultat, c'est l'austérité partout ou presque, les citoyens payent la casse pour que les Etats remboursent les dettes et comblent les déficits, sans jamais qu'il soit question, par exemple, de monétiser les dettes, aveuglés qu"ils sont par leur dogme économique.
On peut se demander si une fois seulement Lamy et Barroso se remettront en cause, personnellement je ne le crois pas. Ils sont certains d'avoir raison comme Fillon, Sarkozy et consorts qui ont plombé la France et se permettent de critiquer les mesures de redressement que leur politique engendre maintenant (le bilan complet de sarkozy est là).
Le mandat de Lamy touche à sa fin à l'OMC, celui de Barroso sera lui aussi terminé dans quelques mois, bon débarras !
A lire :
L'Europe est aussi là, ou plutôt devrait être là pour protéger, encourager les entreprises européennes à rester et à produire en Europe tout en surveillant de près les importations et en augmentant les droits de douanes appropriés sur des produits "aidés par des subventions déguisées ou non".
Depuis l'arrivée de la Chine dans l'OMC les importations ont fortement progressé (voir ci dessous).
Résultat, c'est l'austérité partout ou presque, les citoyens payent la casse pour que les Etats remboursent les dettes et comblent les déficits, sans jamais qu'il soit question, par exemple, de monétiser les dettes, aveuglés qu"ils sont par leur dogme économique.
On peut se demander si une fois seulement Lamy et Barroso se remettront en cause, personnellement je ne le crois pas. Ils sont certains d'avoir raison comme Fillon, Sarkozy et consorts qui ont plombé la France et se permettent de critiquer les mesures de redressement que leur politique engendre maintenant (le bilan complet de sarkozy est là).
Le mandat de Lamy touche à sa fin à l'OMC, celui de Barroso sera lui aussi terminé dans quelques mois, bon débarras !
A lire :
- chez Didr06 : Montebourg vs Barroso : défendre les peuples européens face à l'austérité
- chez Elodie : Barroso, l'Europe et moi... Et le point de rupture
- chez Laurent Pinsolle : Les critiques légitimes mais incohérentes du PS contre Barroso
- chez Jegoun : Barroso au zoo du bar
- chez El Camino : Barroso commence à nous les briser menu
- chez SarkoFrance : Confondre Barroso avec l'Europe, quelle idée ...
Question: À quoi sert sert José Manuel Barroso?
RépondreSupprimerA rien, il n'a même pas autorité sur les commissaires européens
SupprimerBillet parfait!
RépondreSupprimermerci
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