Moscovici reçoit des blogueuses et blogueurs

Hier soir au Ministère des Finances nous étions une douzaine de blogueuses et blogueurs à avoir rendez-vous avec Pierre Moscovici, Ministre des Finances de son état.

La dernière fois qu'il avait reçu certains d'entre nous, nous étions déjà blogueurs et lui étaient député et pas encore ministre, il rêvait alors, janvier 2011, de voir DSK à l'Elysée en mai 2012, mon billet est ici.

Pendant 1h30 environ nous avons pu interroger Mosco (comme on dit chez les socialos) sur un grand nombre de sujets et nous aurions pu poursuivre s'il en avait eu le temps.

Pour se mettre en jambes c'est Laurent Pinsolle qui s'y colla en tirant la première salve sur le choix de l'UE et de la France d'appliquer des programmes austéritaires partout ce que commence, enfin, à dénoncer l'OCDE, le FMI et des économistes réputés et de grande valeur.

La réponse "TINA" ne s'est pas faite attendre puisque le ministre nous dit que sa politique n'avait rien d'austéritaire et qu'il n'y avait pas d'autres solutions que le désendettement de la France et le "sérieux budgétaire". Sortir de cela serait perçu comme un renoncement par les marchés et "on" ne prêterait plus à la France aux taux aussi bas qu'actuellement si d'aventure on changeait de politique...... fermer le ban.

Ceux de mes confrères et consœurs qui auraient pu penser, par égarement, que Moscovici émettrait un autre avis ont du être déçus.

Pour Moscovici ses 3 priorités sont le désendettement, le sérieux budgétaire, la croissance. Il juge notre pays fort mais avec des handicaps lourds comme le chômage, la dette, le déficit du commerce extérieur. D'ailleurs il nous a clairement indiqué que l'année 2013 sera celle de l'effort maximal des Français et qu'il espérait une inversion de la courbe du chômage pour la fin de l'année 2013 ainsi que de celle de la dette en 2014.

Personnellement je suis intervenu sur le pacte de compétitivité en soulignant et rappelant que les entreprises bénéficient déjà de "la réduction Fillon" qui les exonère de charges pour les salaires jusqu'à 1,6 fois le  SMIC ce qui coûte au bas mot 30 milliards par an au budget de l'Etat. Vient donc s'ajouter à cela le crédit d'impôt prévu par le pacte de compétitivité pour 20 milliards supplémentaires.

Les entreprises se voient donc dégrever pour 50 milliards de charges et impôts (50 milliards de cadeaux pourrait-on dire) sans que pour l'instant aucun contrôle de l'emploi des 20 milliards de crédit d'impôt ne soit formellement prévu par les textes.

Puisque j'avais la parole et compte tenu de mon expérience personnel au sein d'un conseil d'administration, j'en ai profité pour lui dire qu'il ne fallait pas se bercer d'illusion sur le contrôle par les élus du personnel au sein d'un conseil d'administration où de toute façon il seront minoritaires et même si ils ont voix délibératives leur poids ne pèserait pas suffisamment face aux actionnaires.

A cela Moscovici n'a pas nier le problème mais place sa confiance dans la justesse des décisions des chefs d'entreprises et leurs sens des responsabilités. Il nous a d'ailleurs précisé qu'au total les allégements de charges et avantages fiscaux représentaient 100 milliards d'euros par an. En clair pour Moscovici, il n'y a pas de patrons voyous en France mais il nous a tout de même dit qu'il n'aimait pas "le capitalisme prédateur" et que les patrons de PME n'aimaient pas se délester de l'emploi.

Par ailleurs un peu plus tard je suis intervenu sur la fusion IR+CSG en lui demandant à quel horizon il prévoyait cette réforme. "Dans le mandat" telle fût la réponse du ministre et il en fût de même pour la réforme de la fiscalité locale qu'il lie avec l'acte 3 de la décentralisation et la réforme de la fiscalité des entreprises prévues aussi "dans la durée du mandat". Alors on verra ça pour plus tard.

Il a d'ailleurs souligné qu'actuellement 40 des 60 engagements de François Hollande étaient soit tenus soit en voix de l'être et que donc personne ne pouvait sérieusement prétendre qu'en 6 mois rien n'avait été fait. Personnellement je suis assez surpris par ce nombre de 40 ça me parit beaucoup en seulement 6 mois d'exercice du pouvoir.

Il a également reconnu que les Français étaient impatients car ils ont beaucoup d'espoir dans la gauche même si selon lui "La France est un pays attaché à la gauche, mais pas un pays de gauche".

De nombreux autres thèmes ont été abordés par mes confrères comme l'épisode des #geonpi, la fiscalité écologique, la loi bancaire de séparation des activité spéculatives des activités de banques de proximité, la dette de la Grèce, la monétisation de la dette, la création de la BPI, .....

Vous lirez sans doute ces passages chez mes confrères et consoeurs.

Enfin sachez que Pierre Moscovici a insisté à de nombreuses reprises sur son attachement social-démocrate, qu'il croit au dialogue social et n'était pas content d'être traité de néo-libéral par l'un d'entre nous. M'enfin alors !

Pour conclure je ne pouvais pas ne pas vous rendre compte de sa phrase à propos de Montebourg : "Je m'entends très bien avec Montebourg"

C'est beau la camaraderie :-)


Commentaires

  1. Blogueurs !

    http://www.lejournaldepersonne.com/2012/11/blogueurs/
    Blogueurs
    Yalah!
    Tous en chœur !

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