Après quatorze années de pouvoir, Hugo Chavez a donc été réélu pour six ans de plus avec un peu plus de 54% des suffrages, ce n'est sans doute pas un si bon résultat que cela vu toutes les dispositions qu'il a mises en place pour son peuple.
Au delà de cette réélection et vu de France il m'a semblé intéressant de faire un point sur l'action de Chavez en y dégageant, selon mon point de vue, les points positifs et ceux qui le sont moins.
Grace à la manne pétrolière évaluée à 100 milliards de dollars par an, Hugo Chavez a pu orienter un programme social au bénéfices de la population de son pays. Le pétrole fournit à lui seul plus de 90% des recettes en devises du Venezuela.
Le bilan social de Chavez est donc très bon puisque le peuple vénézuelien profite des progrès en matière d'éducation, d'alphabétisation, de santé et de recul de la pauvreté.
Les plus :
- Le taux d'analphabétisme a chuté de 9,1% en 1999 à 4,9% en 2011.
- 83% des jeunes accèdent à l'enseignement supérieur.
- La mortalité infantile a chuté de 19,15% à 13,95%,
- l'espérance de vie a progressé de deux ans.
- Près de la moitié de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 1999, moins d'un quart aujourd'hui.
- La pauvreté extrême a été divisée par deux (de 21,7% à 10,7%).
- l'accès à la santé et à l'éducation sont gratuits
- l'écart de revenus entre les plus riches et les plus pauvres s'est réduit (l'indice de Gini est passé de 0,46 à 0,39 en dix ans, 0 étant l'égalité absolue)
- Chavez a instauré un salaire minimum et généralisé les retraites pour le secteur informel
- Hugo Chavez a créé un système de protection sociale
- Le pays est la 4ème puissance économique latino-américaine, après le Brésil, l'Argentine et le Mexique
- la vie démocratique est irréprochable, l'ex-président américain Jimmy Carter, directeur du centre Carter, spécialisé dans le contrôle des opérations de vote, a déclaré que, des 92 élections que son centre a vérifié, "le processus électoral au Venezuela était le meilleur au monde, ajoutant même que "celui des Etats-Unis était sans doute l’un des pires
Les moins :
- l'inflation a un rythme annuel autour des 30%
- le Venezuela importe les deux tiers de ce qu'il consomme
- le pays importe 80% de sa consommation alimentaire.
- le taux d'homicide le plus élevé d'Amérique du Sud (50 pour 100.000 habitants en 2011, selon des chiffres officiels)
- Le Vénézuela souffre de pénuries alimentaires chroniques, de coupures d'électricité et d'eau régulières
- 30 millions d'hectares de terres fertiles sont aujourd'hui laissées à l'abandon après que l'Etat ait exproprié près de 3 millions d'hectares
- sa dépendance au pétrole
Conclusion :
Comme le Venezuela possède les réserves de pétrole les plus importantes du monde devant l'Arabie Saoudite, le pays est "tranquille" pour de longues années sans soucis de ressources en devises.
Chavez a donc fait le choix politique d'utiliser ces ressources pour financer les programmes sociaux, mais en matière alimentaire, les expropriations et la menace de nouvelles de même nature freinent l'ardeur de certains vénézueliens qui ne veulent pas produire sur des terres dont ils n'auront pas le bénéfice de la récolte et de l'élevage.
C'est à mes yeux le gros point noir car sa dépendance alimentaire à l'extérieur engendre, naturellement, des pénuries alors que ce pays riche devrait produire ce dont la population a besoin.
Pour terminer, je laisse le soin à chacun de tirer ses propres conclusions en fonction de sa sensibilité. Personnellement je trouve que c'est un bon bilan qui tout de même doit être amélioré notamment dans la filière de la production agricole et alimentaire.
Le bilan d'Hugo Chavez par myFrancetv
Crédit photo PHOTO/Luis Acostaot
source
Mais les points negatifs sont-ils du fait de la politique de Chavez ou etait-ce déjà le cas avant son accession au pouvoir?
RépondreSupprimerconcernant les expropriations c'est plutôt le fait de Chavez
RépondreSupprimerTiens, à propos :
RépondreSupprimerhttp://www.atlantico.fr/decryptage/reelection-hugo-chavez-venezueliens-sont-masos-jacobo-machover-505566.html
oui merci Didier j'ai lu cela mais au dela de la posture idéologique de Machover qui est logique et non surprenante.
RépondreSupprimerOn ne peut tout de même nier, me semble t-il, les résultats sociaux, éducatifs etc aux bénéfices de la population avec un gros bémol que j'ai indiqué dans mon billet
Tripp (troll)
RépondreSupprimerDeux erreurs sont à relevées dans ce reportage de FranceTV.
D'une part,il n'y a pas qu'une seule ligne de chemin de fer au Venezuela, d'autre part, 80% de la population ne vit pas sous le seuil de pauvreté.