Pacte budgétaire : Pour quelles raisons Arnaud Montebourg a changé d'avis

Vendredi dernier 21 septembre Arnaud Montebourg était l'invité de Médiapart (moi aussi mais je n'ai pas pu venir) et pendant 2 heures les journalistes de l'équipe d'Edwy Plenel ont pu poser des questions et obtenir des réponses.

Je vais dans ces quelques lignes aborder uniquement le thème se rapportant à la ratification du pacte budgétaire 


Tout d'abord rappelons nous du Arnaud Montebourg de l'université d'été du PS à La Rochelle ou il déclarait en ce mois d'août 2011 :

"On ne battra pas le sarkozysme en promettant l'austérité à ceux qui n’ont que leur travail pour vivre." 

"On ne battra pas le sarkozysme en leur promettant le nirvana du respect des critères du traité de Maastricht, la sainte bible du traité constitutionnel européen ou les tables de la loi stupides de l’Organisation mondiale du commerce."

 "On ne battra pas Nicolas Sarkozy en appliquant ses idées à lui, en le laissant nous enfermer dans son cadre à lui,  et en se situant sur son terrain à lui, on l'emportera en combattant les préjugés qui nous ont conduits à la faillite. " 

Depuis 13 mois, l'eau a coulé sous les ponts, François Hollande a été élu Président de la République, la gauche a gagné les élections législatives et Arnaud Montebourg est devenu ministre d'un secteur ô combien en difficulté à savoir l'industrie en étant le ministre du redressement productif.

Et puis le 29 juin dernier après des moments tendus, François Hollande a obtenu quelques concessions d'Angela Merkel de façon à amodier le traité dit "Merkozy".



En direct de Mediapart : Montebourg et le TSCG par Mediapart

Arnaud Montebourg se place me semble t-il au même niveau qu'un délégué syndical dans une entreprise qui négocie avec son employeur. Le délégué à des exigences, la direction de l'entreprise va concéder quelques points mais pas la totalité des attentes syndicales. 

La question que se pose ensuite le délégué syndical et ses camarades est de savoir si en l'état "on signe ou on ne signe pas" sachant que la totalité de leurs revendications ne sont pas satisfaites. Ensuite l'attitude syndicale dépendra aussi du type de syndicalisme auquel nous avons à faire, les purs et durs ne signeront pas, les réformateurs adeptes du consensus signeront.

Eh bien en ce qui concerne le TSCG c'est la même chose, Arnaud Montebourg fait un point de la situation puisqu'il constate que:

  • "L’évolution du rôle de la banque centrale n’est pas indifférente : c’est notre revendication depuis dix ans."

  • "La taxe sur les transactions financières, on la demande depuis dix ans."

  • "La supervision des banques par la BCE :  je demandais pendant la primaire socialiste la mise sous tutelle des banques. Et nous l’avons emporté ! ."

  • "Enfin le pacte de croissance de 120 milliards d'euros. Oui, bien sûr, le manque d’ambition est patent, il faudrait 120 milliards par an, mais c'est mieux que rien."

  •  "Ce traité n’est plus seul ! Il y a eu à côté un certain nombre d’avancées et il devient particulièrement absurde de voter contre ce que nous avons obtenu. On ne peut pas saucissonner un ensemble !"
     
Arnaud Montebourg considère donc que ce pacte est devenu acceptable par les contreparties obtenues mais que ce n'est ni suffisant, ni le nirvana, ni à tomber en pâmoison et que c’est pour cela qu’il faut continuer et repartir à la bataille.

Comme le dit Rimbus c'est l'histoire de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide.

Commentaires

  1. Ah moi je fait que citer le premier ministre qui parle de cette putain de bouteille.
    Moi j'ai été convaincu par la position de Montebourg et du président Hollande. Et ta métaphore du syndicaliste est tout à fait judicieuse.

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