Normal ? Vous avez dit normal ?

"La normalité n'est qu'une question de consensus. Autrement dit, si la plupart des gens pensent qu'une chose est juste, elle devient juste."  Paulo Coelho

C'est à la fois drôle et étrange comment la vie des mots ressemble parfois à la notre, celle des humains peuplant la France. Un mot anodin longtemps ignoré et enfouit dans l’anonymat des dictionnaires rencontre soudainement comme par miracle une fortune incroyable. 

C'est ainsi que "normal", est depuis une année, la vedette incontesté des adjectifs de la langue française et plus encore depuis le 6 mai et l'élection de François Hollande à la Présidence de la République.

La presse, les chroniqueurs, les éditocrates analysent, dissèquent, examinent les attitudes du nouveau Président qui redonne à la fonction présidentielle, la posture qu'elle n'aurait jamais cessé d'être, celle d'un Président élu par le peuple et non celle d'un souverain régnant sur sa cour et ses sujets.

Quand Nicolas Sarkozy était encore le Président au pouvoir…, ce qualificatif était enfermé dans les oubliettes des pages cachées des dictionnaires, on parlait alors de Bling-Bling, Fouquet's, Yacht, Villa, Riches donateurs qui au fil des cinq dernières années, étaient devenus des mots familiers des Français alors même que le chômage galopait, la misère se développait et ....... que les riches le devenaient davantage.

Dorénavant, mais pour combien de temps, les faits et gestes du nouveau Président sont examinés à la loupe pour contrôler qu'ils relèvent bien de la normalité. Qu'il grille un feu rouge et dans les minutes qui suivent on assiste à un déferlement médiatico-politique. l'AFP publie une dépêche, Nadine Morano critique et demande immédiatement la cessation de tels agissements, la presse se gausse, les éditocrates de BFMTV analysent les raisons profondes d'un tel écart au respect du code de la route, bref vous l'aurez compris "la normalité" nourrit une grande partie des suiveurs de la politique.

Ce constat étant fait, il ne faut pas omettre la réalité qui elle, n'a rien de "normale". La crise est toujours là, le chômage augmente toujours, les plans sociaux se multiplient. 

Les Français par défaut ou conviction, ont semble t-il placé beaucoup d'espoir dans la gauche pour relever les défis notamment économiques que la droite a bien été incapable de traiter et  sous peu, le temps viendra pour le nouveau Président et son gouvernement, de prendre des décisions "normales" aux yeux d'une majorité de Français, qui sans doute relèveront plutôt de "justice" que de normalité.


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