François Bayrou l'équilibriste en perdition

C'est marrant ça, depuis dimanche soir je lis, j'entends, je vois différents intervenants, éditocrates, chroniqueurs venir nous dire que si François Bayrou est en difficulté dans la 2ème circonscription du Béarn où il est élu député depuis 1986 ça serait de la faute du PS. 

A jouer les pleureuses ainsi je les trouve assez pathétiques car tout de même ce sont bien les électeurs qui ont sanctionné le travail de député de François Bayrou et qui l'ont placé loin derrière la candidate socialiste :

  • 1 - Nathalie Chabanne (PS) 34,90 % 
  • 2 - François Bayrou (Modem) 23,63 % 
  • 3 - Eric Saubatte (UMP) 21,72 %
Et même si lors d'un éclair de lucidité il avait indiqué qu'à titre personnel il voterait Hollande plutôt que Sarkozy, le PS n'allait pas se déguiser en Père Noël car après tout François Bayrou est bien un centriste de droite opposé à la gauche depuis toujours.

Comme d’habitude j'aime bien resituer "la chose" dans son contexte et j'ai repris une partie de l'historique des déclarations de François Bayrou contre le Parti Socialiste, son candidat et son programme.

- le 22 novembre 2011 : François Bayrou ne qualifiait-il pas "d'insoutenable sur plusieurs points" le programme du PS, qui prévoit notamment la création d'emplois jeunes et de postes dans l'Éducation nationale, et "déplacé" l'accord passé la semaine dernière entre le PS et Europe Écologie-Les Verts.

- le 7 décembre 2012 : "Le projet du PS est insoutenable pour la France". "J'ai de bonnes relations avec François Hollande. Mais il est engagé avec son parti dans un programme insoutenable pour la France. In-sou-te-nable ! Je vous le dis en détachant les syllabes. On ne fera pas 300 000 emplois jeunes sur fonds publics. On ne fera pas des recrutements de dizaines de milliers de fonctionnaires. On ne fera pas le retour à la retraite à 60 ans. On ne fera pas une allocation générale pour tous les étudiants. Tout cela additionné est une illusion meurtrière pour le pays. C'est un mensonge public.

- le 26 janvier 2012 :   "On ne reviendra pas à l'équilibre avec ce programme-là. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas imaginable. Il n'y a pas dans ce programme une seule mesure d'économie", ce programme est très éloigné de ce qu'il faudrait pour qu'on ait un retour à l'équilibre crédible".

-  le 4 février 2012 : "Si le programme de François Hollande était appliqué, la catastrophe arriverait. Comme j'ai prédit il y a cinq ans la catastrophe de Nicolas Sarkozy", avance le leader centriste dans cette interview. "J'ai lu attentivement le programme du PS. A chaque ligne il y a des promesses de distribution. (...) Comme si on n'était pas un pays en situation critique ! Au fond, c'est le programme de 2007 à quelques nuances près". 

etc.....

Vous le voyez François Bayrou est un opposant déclaré au programme de François Hollande et du Parti Socialiste que les Français ont élu le 6 mai dernier. Le Président de la République a besoin d'une majorité et pas de faire des cadeaux à ses adversaires politiques par des petites combines et arrangements que les électeurs rejettent et d'ailleurs que François Bayrou rejetaient il y a peu encore.

Par conséquent il faut que la candidate du PS arrivée en tête se maintienne et plus encore qu'elle gagne dimanche prochain, sans compromission ni arrangement quelconque, par respect pour ses électeurs.

Quant au Modem, éparpillé façon puzzle, avec un résultat inférieur à 2% des suffrages, ces législatives me semblent être le coup de grâce.



Commentaires

  1. Sauf que votre démonstration oublie un fait essentiel : le résultat du premier tour prouve que si Bayrou avait appelé à voter Sarkozy, il serait réélu dans un fauteuil, donc pour un opposant résolu, c'est bien du masochisme. Il l'a fait par nécessité de la conscience. Or ce faisant, il s'est mis en danger et il a affaibli sa position locale au profit de celle qui est aujourd'hui sa principale adversaire et qui ne peut gagner contre lui qu'en s'appuyant sur la colère d'électeurs UMP choqués que Bayrou ait favorisé son camp à elle. Si elle avait un tant soit peu d'honneur, elle retirerait sa candidature qui ne peut triompher d'un honnête homme qu'en s'appuyant sur ceux qu'elle traite d'infâmes.

    http://jour-pour-jour.hautetfort.com/archive/2012/06/11/pas-une-voix-centriste-pour-le-ps-au-second-tour.html#c7277799

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  2. France : la droite ne fera pas barrage à l'extrême-droite.

    La droite française n'appellera pas à voter contre l'extrême-droite dans les 20 circonscriptions qui mettront aux prises un candidat de gauche et un candidat du Front national, a-t-on appris auprès du parti conservateur UMP.

    Cette décision du ni-ni (ni Front national, ni gauche) a été prise lors du bureau politique de l'UMP lundi alors que le Parti socialiste avait appelé la droite à appliquer le désistement républicain. L'un de ces duels opposera notamment Marine Le Pen à un candidat socialiste à Hénin-Beaumont (nord).

    "Pas question d'appeler à voter pour le Front national, ni d'appeler à voter pour le candidat socialiste", a lancé lors de cette réunion le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.

    Le ni-ni constitue déjà une semi-victoire pour le Front national, qui appelle à une recomposition de la droite, car il revient à mettre sur un même plan extrême-droite et gauche.

    Par ailleurs, l'UMP a demandé le maintien de tous ses candidats partout où ils sont qualifiés pour le second tour dans une triangulaire avec un candidat socialiste et un candidat du Front national, a-t-on indiqué à l'AFP.

    La consigne de l'UMP sur le maintien en toutes circonstances connaît des ratés, certains candidats distancés par la gauche et le Front national étant tentés de jeter l'éponge pour gêner le Parti socialiste, dans le sud-est.

    C'est le cas de Roland Chassain, arrivé 3ème à Arles dans les Bouches-du Rhône, qui a annoncé lundi à l'AFP qu'il se retirait pour tenir sa position qui est : "tous contre Michel Vauzelle, le député sortant socialiste".

    Il pourrait être imité par un autre candidat de l'UMP, Etienne Mourrut, dans le département voisin du Gard.

    (©AFP / 11 juin 2012 17h17)

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  3. Je trouve légitime que le FN ait des députés, même si je conteste profondément les idées du FN. On ne peut pas dire 'je suis philosophiquement pour que le FN ait des députés" et faire des choses contre nature pour qu'il n'en ait pas quand il en a l'occasion.

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  4. C'est rigolo, mais sur les passages en gras, il me semble que n'importe quel électeur de bonne foi, même d'extrême-gauche, serait d'accord avec François Bayrou. Je ne crois pas avoir entendu, en tractant sur les marchés, un seul électeur, même communiste, défendre les promesses de F. Hollande.

    F. Hollande lui-même n'y croit certainement pas plus que S. Royal ne croyait à ses propres engagements de 2007.

    Il me semble qu'on a le droit de préférer F. Hollande à N. Sarkozy malgré ces fariboles ; mais ça ne doit pas obliger à faire semblant d'être berné par elles.

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