Il y a quelques temps l'observatoire des inégalités a publié une étude très intéressante portant sur les inégalités en matière d'insertion professionnelle des jeunes.
Comme François Hollande a fait de la jeunesse l'une de ses priorités pour son mandat qui vient de commencer, il m'a semblé intéressant de vous délivrer quelques enseignements de cette étude.
Sans surprise on constate que les conditions d’insertion des jeunes dans l’emploi sont très inégales suivant le niveau de diplôme obtenu.
Comme François Hollande a fait de la jeunesse l'une de ses priorités pour son mandat qui vient de commencer, il m'a semblé intéressant de vous délivrer quelques enseignements de cette étude.
Sans surprise on constate que les conditions d’insertion des jeunes dans l’emploi sont très inégales suivant le niveau de diplôme obtenu.
1°) - Quel contrat de travail pour un premier emploi ?
- En moyenne, 65% des jeunes sortis du système éducatif en 2007 ont signé un CDD
- 74% des non diplômés ont pour premier emploi un CDD
- 61 % des titulaires d’une licence sont en CDD
- 46 % des détenteurs d’un bac+5 sont embauchés en CDD
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2°) - Trois ans après la fin des études, les écarts se sont encore creusés :
- 79% des jeunes ayant obtenu un diplôme niveau bac+5 occupent un CDI
- 68% des jeunes avec un Bac+2 occupent un CDI
- 52 % des titulaires d’un Bac occupent un CDI
- 39 % des non diplômés sont en CDI
Plus le diplôme est élevé moins la précarité existe pour les titulaires de ces diplômes par contre pour celles et ceux peu qualifiés le parcours dans l’emploi précaire continue.
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3°) - Le diplôme : un atout contre le chômage :
- 40 % des jeunes sans diplôme sortis de l’école en 2007 sont toujours au chômage 3 ans après,
- 19% des titulaires d'un Bac général sont au chômage 3 ans après l'obtention de leur diplôme
- 15% des titulaires d'un Bac pro sont au chômage 3 ans après l'obtention de leur diplôme
- 9 % de l’ensemble des diplômés du supérieur sont au chômage
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4°) - Les niveaux de salaire des jeunes :
- 1 000 euros de salaire net à l'embauche pour les non diplômés, les titulaires d’un CAP ou BEP
- 1 000 euros net pour les titulaires d'un Bac
- 1 200 euros pour les Bac+4
- 1 775 euros pour les diplômés Bac+ 5.
Trois ans après la sortie du système scolaire, l’échelle des salaires
reste la même mais l'écart s'accroit entre les diplômés et les autres :
- 1 140 euros pour les jeunes sans diplôme
- 1 200 euros pour les titulaires d'un Bac
- 1 730 euros pour les Bac+4
- 2 000 euros pour les Bac+5,
Ainsi, on constate que l'écart se creuse année après année entre ceux qui ont un diplôme élevé et ceux qui n'ont aucun diplôme. Par exemple l'écart de salaire constaté entre un jeune sans diplôme et au autre jeune à Bac +5 est passé de 775 € à l'embauche à 1 140 au bout de trois ans.
Les perspectives d'évolution professionnelle (promotion interne) et la formation professionnelle très perfectible limitent sans doute beaucoup plus l'évolution des jeunes sans diplôme que celle des diplômés de haut niveau.
5°) - Quelles conclusions en tirer ?
Comme premier constat on peut sans se tromper conclure que l'obtention d'un ou de diplômes demeurent toujours et encore un élément essentiel pour trouver un emploi.
Pour François Hollande et la gauche en général, c'est un vaste chantier qui se présente à eux car les inégalités de formation, de niveaux sociaux impactes fortement le devenir des jeunes, on l'a vu grâce à ces données statistiques.
Corriger les inégalités c'est déjà s'attaquer aux inégalités sociales de la société française, ce qui à mes yeux est une gageure dans un pays démocratique rythmé par la fréquence de l'élection présidentielle. Pour être efficace sur la durée il faudrait beaucoup de temps pour mener à bien des réformes structurelles et l'on sait qu'en 5 ans, au mieux on corrige à la marge, c'est un mandat de 20 ans qu'il faudrait pour réellement changer les choses, autant dire que c'est peu probable.
En attendant le nouveau Président peut s'attaquer aux inégalités scolaires dès le plus jeune âge, c'est le sens de certaines des 60 propositions de François Hollande. Et puis dans le milieu professionnel il faut impérativement que chaque salarié "bénéficie" de la validation des acquis de son expérience professionnelle, matérialisée par l'octroi d'un revenu plus élevé. Cela permettrait aux personnes non diplômées de voir leur salaire évoluer au fil des années et de ne pas stagner au Smic, c'est cela aussi réduire les inégalités.
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Bon bah j'ai de l'espoir alors... Faut juste que je sois patiente hein...
RépondreSupprimercourage à toi, ça va finir par payer.
RépondreSupprimerMai 2007 : élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
RépondreSupprimerChômage en France métropolitaine, sans compter les départements d'outre-mer : Catégories A, B, C, D, E :
Mai 2007 : 3 632 400 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2008 : 3 449 800 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2009 : 4 044 100 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2010 : 4 529 600 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2011 : 4 665 600 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Avril 2012 : 4 925 800 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-LdWiG86-2.pdf
Evolution de mai 2007 à avril 2012 : augmentation de 1 293 400 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Evolution de mai 2007 à avril 2012 : augmentation de 35 % du nombre des demandeurs d’emploi.