Cet été Nicolas Sarkozy et François Hollande n'iront pas au Fort de Brégançon !



Cette année, Nicolas Sarkozy n'ira pas au Fort de Brégançon si les Français dans leur sagesse, l'éjectent du pouvoir le 6 mai prochain. Il ira peut-être chez belle-maman au Cap Nègre se faire consoler de ses déboires électoraux à moins qu'il ne préfère le yacht de Bolloré ou la villa américaine d'un de ses richissimes amis.

François Hollande, lui, n'aura pas de vacances cette année car si les Français l'élisent le 6 mai et qu'une majorité de gauche est élue au soir du 17 juin il y a du boulot pour réparer les méfaits du pouvoir actuel.

Donc, pas de ballade dans les ruelles, pas de parties de pétanque, pas de sortie en vélo, c'est métro, boulot, dodo, cette année !

Et le programme est chargé, voyez plutôt :

ENTRE LE 3 JUILLET ET LE 2 AOUT (session extraordinaire du Parlement)
  • Présentation au Parlement du programme de stabilité et du projet de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques, fixant la trajectoire de retour à l'équilibre budgétaire en 2017
  • Réforme fiscale (loi de finances rectificative) : plafonnement et suppression de niches fiscales, modulation de l'impôt sur les sociétés au bénéfice des PME et entreprises réinvestissant leurs bénéfices, surtaxe sur les banques et les sociétés pétrolières, retour au barème de l'ISF, suppression de l'exonération sur les grosses successions, taxation des revenus du travail comme ceux du capital, tranche d'imposition à 75% au-dessus de 1 million d'euros
  • Suppression de la "TVA Sarkozy" (loi de financement de la sécurité sociale rectificative).
  • Loi d'assainissement des activités bancaires : séparation des activités de dépôt et des activités spéculatives, lutte contre les produits toxiques et les paradis fiscaux
  • Lancement des principaux chantiers sociaux du quinquennat (Conférence nationale pour la croissance et l'emploi de mi-juillet) avec notamment pour priorités : emploi jeunes/seniors, encadrement des licenciements boursiers, sécurisation des parcours, lutte contre la précarité, égalité salariale et professionnelle.
  • Lancement du débat national sur la transition énergétique préalable à la loi de programmation, avec notamment "plan massif" de rénovation thermique des logements.
  • Réexamen de la rentrée scolaire, notamment les RASED ; recrutement (dans les 60.000 postes prévus) d'assistants d'éducation, de personnels d'encadrement ; mesures d'urgence pour compléter la formation pratique des professeurs néo-titulaires
  • Commission de préparation de "l'Acte II de l'exception culturelle

Commentaires

  1. Le Point : Parti pris un peu spécial ce matin. Vous revenez sur les informations que vous publiez dans Le Point sur l'affaire Bettencourt. Alors qu'on soupçonne un financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, vous révélez que la justice a beaucoup tardé à explorer cette piste...

    Hervé Gattegno : On peut parler d'un retard à l'allumage troublant. Ce qui alimente le soupçon sur la campagne de Nicolas Sarkozy, c'est la découverte que Liliane Bettencourt s'est fait livrer d'énormes sommes d'argent liquide en 2007, puis encore en 2008 et en 2009. Comme les versements de 2007 ont eu lieu au moment de la présidentielle et que des témoignages évoquent des entrevues entre Nicolas Sarkozy et les Bettencourt, c'est une hypothèse qui n'est pas invraisemblable. Or ce qui apparaît maintenant, c'est qu'en fait cette filière de fonds occultes avait été révélée au procureur Philippe Courroye dès l'automne 2010. C'est l'avocat suisse des Bettencourt qui avait livré cette information. Et, bizarrement, rien ne s'était passé. Mais peut-être qu'en fait ce n'était pas si bizarre que ça...

    Comment fonctionnait cette "filière" ? Est-ce que la famille Bettencourt faisait venir de l'argent dans des valises ?

    C'est plus sophistiqué et plus discret. C'était une société, à Genève, qui organisait le transfert des sommes grâce à ce qu'on appelle un mécanisme de "compensation" : en Suisse, la somme est virée d'un compte détenu par Mme Bettencourt vers celui de la société ; à Paris, la même somme est retirée en espèces et livrée chez les Bettencourt par des coursiers très spéciaux, à une heure précise, avec un mot de passe... Du coup, l'argent ne franchit pas la frontière, rien n'est détectable. Seulement dès 2010, la justice connaissait le circuit, la société. Des documents bancaires étaient saisis. Ils montraient que quatre millions d'euros avaient été livrés dans ces conditions. On peut se demander pourquoi il a fallu attendre 18 mois pour qu'on enquête sur la destination de ces fonds.

    Est-ce que le procureur peut avoir voulu étouffer cette piste ? Pour protéger Nicolas Sarkozy ?

    On ne peut pas l'affirmer, mais on a le droit de le soupçonner. Dans cette affaire, il y a déjà eu plusieurs interventions contestables du procureur Courroye. Il s'est opposé à la mise sous tutelle de madame Bettencourt, puis à la production des fameux enregistrements du maître d'hôtel, qui révélaient que Mme Bettencourt était manipulée par des proches. Dans ces enregistrements, on entendait aussi que l'Élysée suivait cette enquête comme le lait sur le feu. Alors, il n'y a pas de preuve que Nicolas Sarkozy a bénéficié d'une partie des sommes en question - et Éric Woerth, qui était le trésorier de sa campagne en 2007 et qui est mis en examen, a nié tout financement occulte. Mais a posteriori, on peut se dire que l'attitude du procureur, dont chacun sait qu'il est très proche de l'Élysée, est peut-être le signe le plus éclatant que cette affaire met en jeu des intérêts très haut placés.

    Nicolas Sarkozy a dit que cette affaire était "une boule puante" qui ressortait comme par hasard en pleine campagne. Qu'est-ce que vous en pensez ?

    Il a à la fois raison et tort. Raison : c'est une tradition sous la Ve République, et il est clair que les juges n'ont pas l'air impressionnés par l'immunité présidentielle - ça peut paraître inouï, mais c'est comme ça. Mais il a tort aussi : si l'enquête sur ces livraisons d'argent avait été immédiate, cet épisode aurait eu lieu fin 2010. Donc c'est plutôt la passivité de la justice qui fait que l'affaire ressort en pleine campagne. C'est une autre constante de la Ve République : le pouvoir mise toujours sur le zèle des procureurs ; il ne se méfie jamais assez de leur excès de zèle.

    http://www.lepoint.fr/politique/parti-pris/b-comme-bettencourt-b-comme-boomerang-05-04-2012-1448586_222.php

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