Lors de cette campagne électorale énormément de sujets sont abordés et certains candidats évoquent la possibilité d'une réforme institutionnelle pour "corriger" les dérives constatées de la Vème République qui, il faut bien le dire, se résume à l'exercice sans partage du pouvoir de décision du Président de la République.
On aura assisté lors du mandat qui se termine à l'illustration parfaite du pouvoir absolu pourtant aboli avec la royauté. Avec cette constitution très "monarchique", c'est la concentration des pouvoirs entre les mains du seul Président de la République.
On l'a vu depuis cinq ans, Nicolas Sarkozy est tout puissant, le roi soleil de ce début du 21ème siècle. Il s'occupe de tout, a un avis sur tout, décide de tout en lieu et place des ministres, il fait et défait qui il veut, il s'occupe de police intérieur, immigration, chômage, retraite, politique européenne, défense, nomme le Président de France Télévision, etc... la liste n'est évidemment pas exhaustive.
Savez vous par exemple, que 123 emplois stratégiques dépendent du bon vouloir du Président de la République :
Opéra, SNCF, Port de Marseille etc… C’est-à-dire qu'environ 2000 candidats
à ces 123 postes font "la danse de Saint Guy" pour obtenir une nomination, ce pouvoir attribué au président de la République entretient la courtisanerie à une
grande échelle.
La Vème République est née sur les décombres de la IVème et pour gommer les excès du parlementarisme, la nouvelle constitution de 1958 a limité les pouvoirs de l'Assemblée Nationale qui est devenue ainsi une chambre d’enregistrement des projets du Président. Quand le Président veut, la majorité dispose et s’exécute et sans d'ailleurs jamais que le Président n'ait à répondre de rien devant qui que ce soit. Quant au rôle de l'opposition il est réduit à portion congrue, n'ayant que bien peu de marge de manœuvre.
Il est donc temps de changer les choses. François Hollande, je crois pouvoir l'affirmer, a évolué par rapport à son positionnement lors de la campagne des "primaires citoyennes" sans doute que les idées poussées par Arnaud Montebourg (membre fondateur et Président d'honneur de la Convention pour la 6ème République) ne sont pas étrangères à cet apport nouveau dans le débat sur les institutions.
Récemment lors d'un entretien à Médiapart, François Hollande, interrogé par Edwy Plenel, a précisé ses intentions en matière institutionnelle. Elles sont claires et sans équivoque, il veut "sortir" de la façon d'exercer le pouvoir tel qu'il l'est depuis de nombreuses années, voir depuis toujours.
François Hollande s'engage en matière institutionnelle, il est assurément sur le bon chemin, voyez plutôt :
- réformer le statut du chef de l'Etat,
- engagement à en finir avec le pouvoir personnel de nomination, source de la société de cour qui ravage ce régime.
- toutes les nominations (hormis celles des directeurs d’administration centrale) feront l’objet d’un examen et d’un vote à la majorité positive des 2/3 dans les commissions parlementaires concernées lors de débats publics
- faire valider la politique gouvernementale chaque année par le Parlement,
- redonner pouvoir au Premier ministre selon les art. 20 et 21 de la Constitution,
- limiter le cumul des mandats (pas deux mandats exécutifs possibles),
- introduire la proportionnelle dans le mode de scrutin législatif (les députés seront plus représentatifs de l'ensemble des opinions des citoyens),
- réformer le Conseil supérieur de la magistrature (indépendance de la Justice) pour garantir l'indépendance des juges,
- limitation des pouvoirs du Garde des Sceaux à la conduite de la politique pénale du gouvernement à l’exclusion des instructions personnelles au parquet.
- créer une nouvelle instance indépendante de régulation de l'audiovisuel (le Président ni son gouvernement ne choisiront plus les dirigeants médiatiques)
- organiser un débat parlementaire sur la presse et l’information dans la perspective de faire adopter une grande loi sur l’indépendance de la presse.
- ouvrir la voie à une importante révision de la Constitution en se disant favorable à cette perspective dés lors qu’une majorité qualifiée du parlement la voudrait. Cette disposition permettrait ainsi au parlement d'instituer une assemblée constituante si la majorité des 3/5 le souhaite. C'est un point primordial.
Mediapart 2012 - Hollande et la démocratie par Mediapart
Maintenant il faut être lucide, les réformes institutionnelles ne sont pas forcément considérées comme primordiales aux yeux des citoyens victimes de la crise, du chômage, de l'âge de la retraite, de la baisse du pouvoir d’achat, de la fermeture d'usines et d'industries partout en France et à qui on parle de dette de déficit tous les jours dans les journaux et à la télévision.
Mais ces réformes sont importantes aussi et elles devront être menées à leur terme pour sortir notre pays de ce régime, François Hollande s'engage nettement dans ce sens, avec lui comme sur bien des sujets :
LE CHANGEMENT C'EST MAINTENANT
Ca s'arrose !
RépondreSupprimerNucléaire : M. Sarkozy réécrit ses relations avec Kadhafi.
RépondreSupprimerMardi, le président-candidat a démenti catégoriquement avoir cherché à vendre à Tripoli une centrale nucléaire, comme l'affirme l'ex-patronne du groupe Areva, Anne Lauvergeon, qui assure dans un livre que les négociations ont duré jusqu'à l'été 2010. "C'est un mensonge éhonté", s'est emporté M. Sarkozy. "Il n'a jamais été question de vendre une centrale à M. Kadhafi".
Des affirmations pourtant aisément démenties par... les discours de M. Sarkozy, disponibles sur le site de l'Elysée. Le 3 juillet 2008, le chef de l'Etat affirme : "Je sais qu'il y a des gens et des pays qui se disent : n'est-ce pas un peu dangereux de proposer le nucléaire civil à des pays comme l'Algérie, les Emirats arabes unis, ou la Libye ? Ce qui serait vraiment dangereux, ce serait de leur refuser. D'abord parce qu'on donnerait raison à l'Iran qui fait croire que l'Occident refuse par principe le nucléaire à des pays musulmans. Mais aussi parce que chaque baril de pétrole et chaque mètre cube de gaz économisé sur la planète (...) c'est un peu moins d'effet de serre".
UN ACCORD FRANCO-LIBYEN SUR LE NUCLÉAIRE DÈS JUILLET 2007
Et cette théorie fut mise en application avec le colonel Kadhafi. Ainsi, ce commmuniqué du ministère des affaires étrangères, en date du 8 juillet 2009, faisant état de la signature par Alain Joyandet, alors secrétaire d'Etat à la coopération, d'un "accord de coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire avec Abdelaati Ibrahim el Obeidi, ministre libyen des affaires européennes".
Ce document rappelle explicitement que cet accord fait suite à un "premier mémorandum d'entente", "signé à l'occasion du déplacement du président de la République française à Tripoli, le 25 juillet 2007 qui prévoyait la conclusion d'un accord de coopération "pour le développement des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire".
Le document en question est consultable sur le web. Cosigné par le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner et son homologue libyen Mohamed Chalgam, il prévoit "d'autoriser les institutions et entreprises industrielles des deux pays à œuvrer conjointement en vue de la réalisation de projets de production d'énergie nucléaire et de dessalement de l'eau, ainsi que d'autres projets de développement liés à l'utilisation pacifique de l'énergie atomique".
Ce projet nucléaire n'a pas cessé de se poursuivre. Le 21 octobre 2010, moins d'un an avant la chute du régime de Kadhafi, le ministre français de l'industrie, Christian Estrosi, signait à Tripoli un partenariat stratégique prévoyant toujours l'ouverture de négociations pour la construction d'une centrale nucléaire.
EN 2009, KADHAFI ÉTAIT "DEVENU FRÉQUENTABLE"
Du reste, la France a "frayé" régulièrement avec le régime de Tripoli avant sa chute. Le 11 juin 2010, un décret ratifiait ainsi un accord de coopération "en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité organisée".
L'année précédente, en septembre 2009, Alain Joyandet se rendait à Tripoli pour célébrer le 40e anniversaire de la révolution libyenne et donc les 40 ans de pouvoir de Muammar Kadhafi. Dans le JDD, il jugeait que ce dernier était "devenu fréquentable". Et n'hésitait pas à affirmer : "Si des avions de chasse doivent être vendus, autant que ce soit la France qui les vendent."
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/17/nucleaire-m-sarkozy-reecrit-ses-relations-avec-kadhafi_1686477_1471069.html
C'est curieux.Deux thèmes n'ont jamais été clairement et précisément abordés ni par Sarkozy ni par Hollande: la 6°République justement,et les affaires étrangères:L'Afrique,le Moyen-Orient,l'Amérique Latine...Les drames sociaux et humains qui s'y déroulent: sècheresse,sida,guerres civiles...
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