Hier, Eva Joly en provenance du pays des bisounours, a déclenché l'ire de ses propres amis écologistes et de "ses partenaires" du Parti Socialiste en prenant la posture de la gardienne du temple des idéaux anti-nucléaire jusqu'au boutiste et niant de ce fait l'accord conclu entre son propre parti et le Parti Socialiste.
Puisque tout le monde en parle dans la presse, je ne vais pas revenir sur ses déclarations attaquant François Hollande puis sur ces précisions, puis sur sa mise en cause par les "ténors écolos comme Noël Mamère et Daniel Con-Bendit, bref c'était une sale journée pour les écologistes et au delà pour la gauche qui doit se rassembler.
J'ai peine a imaginer un gouvernement réunissant la gauche et les écologistes où régnerait une telle cacophonie du fait de prise de position de tel ou tel, la journée d'hier ne laisse rien présager de bon.
EELV a fait le choix, à mon avis juste, de bâtir avec le PS un "contrat de mandature" qui même s'il ne va pas jusqu'au bout des idées et desiderata écologistes est un accord équilibré avec une grande dimension écologique.
Eva Joly apporte la fraicheur d'une personnalité venant de la société civile qui n'a jamais "baigné" dans la politique et de ce fait "les codes" politiciens et l'esprit du consensus semblent lui être parfaitement étranger. Elle ne transige pas et reste sur ses principes quitte à fâcher ses propres amis.
L'existence en politique ne laisse aucune place aux idéalistes, rêveurs et autres bisounours. Là comme ailleurs il y est question de financement, de pouvoir, de postes, d'élus et pour y parvenir les écologistes n'ont pas d'autres solutions que d'avoir des élus en nombre. C'est d'un cynisme fou mais c'est une réalité, la seule réalité.
Si les écologistes souhaitent avoir un maximum de députés cela passe obligatoirement par un accord avec le PS car, je vais être cynique, sauf exception, un candidat Vert arrive toujours derrière un candidat PS. C'est ainsi partout sur le territoire. Donc l'accord signé entre Aubry et Duflot leur apporte des garanties de ce point de vue et je ne vous parle par du financement des partis politiques (1,70 euro par voix pour les législatives) qui remplira les caisses d'EELV.
Toute cette "salade" politicienne est peu engageante, mais il faut que chacun sache qu'elle existe, on peut trouver cela inacceptable mais c'est ainsi. En niant son existence Eva Joly va à l'encontre des intérêts financiers et électoraux de son propre parti. Elle joue contre son camp comme dirait un sportif. Le poids d'une organisation politique se juge aussi et surtout à son poids électoral en voix et en nombre de sièges d'élus et pas seulement à ses déclarations publiques ici ou là.
A ceux qui pense que le PS est responsable lui aussi de cette situation, il me semble qu'ils omettent de prendre en compte le poids électoral réel dans chaque circonscription du seul vote écologiste. Je serais tenté de dire que dans les 577 circonscriptions, les résultats, en siège, des écologistes dans les urnes lors d'un scrutin uninominal, seraient bien inférieurs à ce qu'ils seront s'il n'y avait pas eu d'accord de mandature. Ce n'est qu'un constat des scrutins passés.
Enfin, faut-il rappeler que la dernière victoire d'un candidat de la gauche à la présidentielle remonte à 1988 n'est-il pas temps que chacun laisse ses états d'âme au vestiaire des illusions perdues et prenne la mesure du parcours à effectuer pour qu'en 2012, 24 ans après 1988, le nouveau Président soit enfin de gauche, grâce à une gauche et des écologistes unis.
La perfection n'est pas de ce monde dit-on alors pourquoi exiger qu'elle le soit uniquement au sein de la gauche française.
Un peu de fraîcheur... ok je sors
RépondreSupprimerA mon avis, Eva Joly a gagné un triple OuiOuiOui pendant que ceux qui l'avaient choisie se sont vautrés dans la boue la plus noire, en compagnie d'une Hollandie tout aussi sordide.
RépondreSupprimerEh mon frère, tu choisis soit la vraie gauche, dont la Dame fait partie sans aucun doute, soit la servitude droitière et fétide où EELV a suivi un PS malencontreusement hollandisé. Là bout un marais où les noms importent moins que ceux qui les financent. Lloyd Blankfein au premier chef (oui, c'est le CEO de Goldman Sachs).
@corto : rhoooooo
RépondreSupprimer@babelouest : j'admets ton point de vue mais juste une question, on fait comment pour gagner le 6 mai 2012 ? Tu crois vraiment trouver 50,01% de français d'accord ? Moi perso, j'en doute.
la politique n'est-elle pas l'art du consensus ?
Les médias appartenant aux copains de ceux qui furent élus s'ingénient à ne donner le choix qu'entre la droite et la droite.La seule politique cohérente est de leur donner tort. Eh non, bien que des politiciens professionnels soient prêts à s'arranger d'une situation, pour garder leur place, il est permis aux citoyens de refuser ce consensus.
RépondreSupprimerLa devise de la Bretagne est "Plutôt la mort que la souillure". Prenons-lui exemple.
Soit tout le monde veut le changement et c'est donc la fin des petits arrangements entre amis ; soit gauche et UMP c'est bonnet blanc et blanc bonnet donc rien à espérer et même à désespérer. L'avenir de nos enfants et petits enfants c'est maintenant qu'on le construit sinon on leur réserve un futur qui ressemblera à Hiroshima.
RépondreSupprimer"Les Bisounours"... Ce n'est pas comme ça que je qualifierais quiconque fait état d'un tout petit peu d'idéal. En ce qui concerne Eva Joly, elle s'est plutôt faite coincée par le dispositif journalistique qui consiste à vouloir à toute force enfermer l'interviewée dans une seule et même alternative (le soutien ou non à François Hollande au 2ème tour, qui pour faire partie de la panoplie de la candidate peut difficilement lui servir d'étendard de tous les instants). Je souscris à ton appel au réalisme certes mais pour l'être véritablement, il faudrait être certain que la gauche qui se trouve actuellement dans les starting blocks est suffisamment imaginative et dynamique pour ne pas se contenter d'occuper des places. En clair, du Mendésisme pourquoi pas, du Molletisme non... On est toujours le Bisounours de quelqu'un, il suffit de considérer la place occupée en politique par le cynisme et l'immobilisme. Il y a une opportunité pour la gauche, personne n'a envie de faire le lit des opportunistes : les Bisounours n'ont pas envie d'entendre prématurément un "bonne nuit les petits"... Les réponses mesurées que tu fais à tes chanceux commentateurs (de la "vraie gauche") montrent qu'il y a longtemps que tu sais déjà cela !
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