La citation du dimanche [n°54] Laurent Fabius

"Mitterrand est aujourd’hui adulé, mais il a été l’homme le plus détesté de France. Ce qui laisse pas mal d’espoir pour beaucoup d’entre nous…".

Laurent Fabius
Prix PressClub Humour et politique 2011

Commentaires

  1. il y a encore des gens pour "aduler" Mitterrand ??? A gauche ?
    Va p'tre ben falloir tuer le père un de ces jours. Sacré Fabius ! (qui doit tant a Tonton)

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  2. Et oui Corto, Mitterrand est "encore adulé" quant à Fabius c'est clair que l'ex plus jeune 1er ministre lui doit beaucoup,

    Mais bon 30 ans après fabius est toujours là c'est dire le problème du renouvellement des "élites" au PS

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  3. Pourvu que l'humour de Fabius ne contamine pas les français! cet homme est tout à fait sanguin! non?

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  4. Jeudi 8 septembre 2011 :

    Affreux à dire.

    La question ne se pose pas encore en France mais, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, on la trouve sous la plume d’éditorialistes vedettes de la presse conservatrice et libérale. Il y a deux mois, avant de les lire, je l’ai posée lors d’une rencontre avec des banquiers internationaux : et si nous, les conservateurs libéraux, nous nous étions trompés ?

    Et si ce à quoi nous avons cru, l’économie de marché, n’avait jamais été qu’un moyen pour le plus petit nombre de faire travailler le plus grand pour acquérir le maximum de capital et donc de liberté ?

    C’était au moment où il devenait clair que la crise grecque serait épongée non par les banques mais par l’argent public ; que le Congrès américain, après avoir ruiné l’essentiel de l’amendement Dodd-Frank, laisserait le système financier prêt à recommencer ; que Barack Obama allait passer un compromis qui réduirait les dépenses mais n’augmenterait pas les impôts ; et que la mondialisation consisterait plus que jamais à récupérer les bénéfices mondiaux en replaçant les pertes chez les contribuables.

    On a de plus en plus le sentiment que les gouvernements défendent des intérêts au lieu de répondre à la crise, ou encore répondent à la crise en défendant des intérêts. Et cela quelle que soit leur couleur politique. Aussi, la seule chose qui reste à se demander est la part d’autonomie dont ils jouissent ; à vrai dire elle consiste à mettre en scène des décisions qui donnent l’impression que les dirigeants politiques les ont ap­prises cinq minutes avant de s’y convertir. Tout se passe comme si une force supérieure leur disait : “Voilà comment seront les choses, à vous de vous débrouiller pour que les gens s’en accommodent ; ces détails ne sont pas notre affaire, faites votre métier et, si vous n’y par­venez pas, d’autres dirigeants vous remplaceront.”

    C’est affreux à dire, mais il est possible que nous ayons été aveuglés par la sottise, l’archaïsme et l’utopie de la gauche depuis trente ans, et que la ritournelle de ses vieilles recettes nous ait empêchés de voir qu’elle avait raison sur le fond : le système destiné à faire progresser le plus grand nombre a été récupéré de façon à enrichir sans limites le plus petit.

    On a commencé de s’en rendre compte en France quand le scandale des rémunérations est devenu patent et qu’il est apparu que le but du jeu était devenu de multiplier les revenus exonérés d’un côté en finançant par l’emprunt et les subventions la consommation de l’autre. On le vérifie aujourd’hui quand le sauvetage de la Grèce n’est pas le sauvetage de la Grèce incapable d’atteindre les objectifs qu’on lui as­signe mais celui des banques imprudemment et par appât du gain compromises dans sa faillite. Dans moins de deux mois, le nouveau président de la Banque cen­trale européenne prendra ses fonctions et, quelles que soient ses qualités indiscutables, je doute qu’il adopte une attitude plus sévère à leur égard : il s’agit de Mario Draghi, un ex de Goldman Sachs, précisément la banque qui a aidé les Grecs à maquiller leurs comptes pour entrer dans l’euro.

    http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/affreux-%C3%A0-dire20110908.html

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