Chevènement le conquérant de l'inutile

Jeudi 5 mai 2011

Coucou le revoilou ! Sacré Jean-Pierre !

Jean-Pierre Chevènement vient de ressortir de la grotte dans laquelle il s'était réfugié un soir de mai 2007 quand Ségolène Royal, qu'il soutenait, a été battue par les mensonges de Sarkozy.

Le vieux lion de Belfort, alors qu'à 72 ans il pourrait vivre tranquillement et aller à la pêche avec ses amis entre deux séance plénière au Sénat, a préféré se rappeler aux mauvais souvenirs des Français de gauche, ceux datant du 21 avril 2002.


Mais au fait, le Che est-il vraiment de gauche ? On peut en effet s'interroger quand on voit ses positions souverainistes bien plus proches de celles de Nicolas Dupont Aignan que de celles des partis de gauche.

Là où il aurait fallu rassembler la gauche, lui a préféré l'éparpiller, là ou l"unité était nécessaire il a préféré faire cavalier seul, c'était en 2002 et il en sera de même aussi en 2012 si toutefois il confirme sa candidature à l'automne.

Jean-Pierre Chevènement est un vieux politicien rusé mais prévisible, au sens premier du terme, c'est un renard car en effet, son mouvement politique, le MRC, a besoin du PS pour "survivre" dans le sens où sans l'appui du PS ce parti n'aurait aucun ou très peu l'élu si d'aventure le PS se décidait à placer des candidats là où il y a un MRC.

Et puis surtout, les élections sénatoriales sont pour bientôt et il est clair que le Che qui est sénateur, souhaite figurer dans sa liste de gauche (scrutin de liste) pour le territoire de Belfort et que donc sans l'appui du PS il serait mort politiquement. Sa candidature se place donc forcément dans ce cadre politicien du donnant-donnant.

Tout cela est compliqué pour le commun des mortels, les arrangements et les salades d'arrière boutique sont rarement de bons goûts et surtout tenus secrets mais cela démontre que les calculs électoraux ne sont jamais bien loin des "candidatures spontanées" de certains candidats qui n'ont absolument aucune chance de gagner l'élection présidentielle car je le rappelle, à quoi cela sert-il de se présenter à cette élection si on est sûr de perdre ?

La gauche n'a pas besoin de dispersion mais d'unité alors au lieu de jouer le sorcier Jean-Pierre Chevènement devrait plutôt penser à l'intérêt des Français qui ne veulent plus de Sarkozy plutôt que de vouloir "bouger les lignes", ce n'est pas en divisant ses forces que la gauche sera plus forte. Comme Nicolas, je pense que Chevènement devrait participer à la primaire organisée par le PS pour en faire des primaires à gauche.

Jean-Pierre Chevènement est resté célèbre pour une sortie médiatique haute en couleur : «un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne» alors je lui dirai gentiment qu'il est temps maintenant de la fermer.


Déclaration de JP Chevènement au soir du 21 avril 2002



Commentaires

  1. Bonjour,

    rejeter la faute du 21 avril sur chevènement... c'est un peu fort de café quand même (le PS est assez grand pour être tout à fait responsable, tout seul comme un grand, de ne pas avoir été capable d'attirer les français, c'est juste la démocratie...).

    Sinon intéressant cette problématique des sénatoriales... il est donc rusé ce Jean-Pierre... ;o)

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  2. C'est que j'ai dit chez Nicolas : il n'ira pas !

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  3. C'est bien comme article, mais à la fin ça part en vrille : au moment exact où tu sacrifies au "linkage de complaisance".

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  4. @antennerelais :

    pas de linkage de complaisance puisque justement j'ai linké 2 billets qui traitent du sujet.

    partir en vrille ? perso je ne pense pas car je suis un convaincu du rassemblement de la gauche au premier tour avec une primaire unique.... mais de tout cela nous reparlerons

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  5. Creux et inutilement haineux ce papier.

    1. Chevènement n'est pas concerné par le renouvellement de 2011 au Sénat (élu en 2008, il est tranquille jusqu'en 2014). J'ajoute qu'il ne vise pas le perchoir, ayant conscience des rapports de forces internes à la gauche et de la probabilité d'une courte victoire du centre-droit à l'automne prochain au Luwembourg.

    2. Pas une once d'idéologie dans cet article, de déconstruction de concepts tels que "gauche", "droite" ou "socialisme". Non, le rassemblement est une fin en soi et ne se discute pas... Belle vision de la démocratie !
    En 2002, JPC rassemblait les républicains des deux rives, qui tels Dupont-Aignan aujourd'hui, donnent des leçons de socialisme à une gauche dominée par le mondialisme, l'européisme et la braderie des services publics (beau bilan que celui de Jospin, allant de privatisations en emplois précaires sur fond de recul de la République en Corse...).

    Bref, révisez votre copie, l'université n'est pas faite pour les chiens.

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  6. "commentateur de la vie politique" : déjà essayez de connaitre deux trois choses basiques d'un point de vue idéologique ou historique...

    Que Chevènement fasse un mauvais choix stratégique peut être mais en tout cas, il ne le fait jamais pour des raisons de vulgaire politicaillerie...

    En revanche vous semblé persuadé que la politique se résume à des postures... des prises de position politiciennes...

    vous vous faites une piètre idée de la politique

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  7. je ne réponds jamais aux commentaires anonymes mais je vais y faire exception.

    Ma vision très simpliste des choses est pourtant celle de nombreux Français. Pour la prochaine élection présidentielles il faudra une gauche unie.

    Pour ce faire l'idée des primaires ouvertes a fait son chemin et permettrait "au peuple de gauche" de choisir sa ou son candidat(e) préféré(e).

    JPC ne souhaite pas s'inscrire dans cette démarche, préférant diviser la gauche que la rassembler, c'est son choix et seul choix et croyez bien que le petit esprit qui est en moi et ne comprends rien à la politique ne peut se satisfaire de sa posture d'éternel opposant à la gauche et au PS en particulier.
    Et cette posture ne date pas d'hier matin, loin s'en faut.

    S'il est si convaincu que ses idées sont les bonnes alors qu'il aille donc férailler lors de primaires ouvertes avec les autres candidats.

    Mais il ne le fera pas, estimant bien trop importante sa grandeur qui ne saurait se contenter d'un vote populaire uniquement destiné aux électeurs de gauche.

    Enfin, quant aux prises de positions politiciennes, j'ai en mémoire celle de JPC lors des élections régionales et notamment en ile de France ou JP Huchon avaient plus ou moins écartés quelques candidats MRC pour faire place nette aux écologistes.

    JPC disait : Le président du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a mis en garde le Parti socialiste lundi soir "contre la tentation de revenir" sur les accords passés avant le premier tour des régionales.
    "Ces accords stipulent que nos candidats bénéficient sur les listes conduites par le PS de places qui ne peuvent être modifiées entre le premier et le second tour",
    "Je mets en garde la direction du PS contre la tentation de revenir sur les accords passés avec nous. De l'application correcte de ces accords nous nous réservons de tirer toutes les conséquences", a prévenu l'ancien ministre.


    Alors effectivement en matière de prises de positions politiciennes, JPC en connait "un rayon". Et effectivement le retour de bâton se situe maintenant en annonçant sa candidature.

    Je voudrais terminer par un mot, mon billet n'a rien d'haineux, il se veut implacable car comme des millions de Français j'ai en souvenir le 21 avril 2002 et des causes de l'arrivée de Le Pen au second tour.

    Jospin n'était pas bon probablement mais diviser la gauche comme JPC et C. Taubira l'ont fait a été une lourde faute que nous payons encore aujourd’hui et surtout que les français vivent encore.

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  8. @ Melclalex

    Il y a une phrase de Rousseau qu'il faudrait toujours garder en mémoire :

    « Cette façon de penser était dans mon tour d'esprit, elle flattait ma passion : c'en fût assez pour m'y livrer sans réserve, et rire même de l'impertinent scrupule que je croyais m'être fait par vanité plus que par raison. Grande leçon pour les âmes honnêtes, que le vice n'attaque jamais à découvert, mais qu'il trouve le moyen de surprendre, en se masquant toujours de quelque sophisme, et souvent de quelque vertu. »
    ("Les confessions", IX)

    (c'est à partir de "Grande leçon" que c'est particulièrement instructif)

    ;-)

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  9. Et effectivement rien d'haineux dans ce billet, on ne peut faire plus tranquille.

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