Ce dimanche 24 avril 2011 était la 66e Journée Nationale du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation que chaque commune a célébré en rendant hommage à toutes celles et tous ceux qui ont perdu la vie en raison de la folie des hommes, de la folie d'un homme.
La liste des noms des victimes et héros de la déportation de ma commune a été lue par un représentant du conseil municipal, avec retenue et émotion l'assistance a écouté dans le recueillement s’égrainer les noms, prénoms et âges de ces personnes admirables.
Puis le Maire dans son allocution a fait venir auprès de lui un homme et une femme de deux familles différentes. Ces deux personnes avaient entendues quelques minutes auparavant la liste de leurs frères et sœurs, parents et grand parents déportés et assassinés à Auschwitz par les nazis. Dans un très beau geste, le Maire les a conviés à déposer une gerbe avec lui.
Après le discours du Maire j'ai déposé une gerbe, au nom de la conseillère générale absente, au pied du monument qui est dédié à ces enfants, femmes, hommes, jeunes, vieux qui sont partis un jour ou une nuit dans un wagon plombé pour ne jamais revenir.
Une véritable émotion m'a envahie car j'ai repensé à toutes ses images que nous avons pu voir des camps de concentration, tous ses livres lus où parcourus, à tous ces documentaires télévisés qui ont expliqué et décrit toutes ces horreurs vécues par tant et tant d'innocents. J'ai réfléchi à toute l'ignominie de ce régime nazi et sa solution finale pour anéantir le peuple juif.
Et puis comment de pas penser à tout ce que ces deux personnes survivantes de la Shoah avaient vécu il y a 70 ans, elles étaient toutes deux là devant moi à 50 cms. Très ému et bouleversé et il m'a été impossible de leur parler de leur dire combien je les admirai alors que j'avais tant envie de le faire.
Voilà, je voulais vous le dire simplement, j'avais besoin de l'écrire.
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Voici le message lu au nom des fédérations et unions de déportés :
Avril – Mai 1945, il y a 66 ans, s’ouvraient les portes des camps de concentration sous les coups de boutoir des forces alliées. Brutalement, apparut en pleine lumière la réalité d’un système d’oppression qui avait organisé scientifiquement la destruction d’êtres humains. Des milliers d’hommes et de femmes rescapés de ces camps d’extermination et de concentration, allaient témoigner, au nom de millions de morts et de disparus, du danger mortel que recélait un régime établi sur la négation des droits de l’être humain, par son avilissement et sa mort.
Nous qui sommes les survivants de ce système, apportons aujourd’hui notre témoignage, en ces temps de tourmente où se confrontent des extrémismes étatiques ou religieux et les aspirations d’ouverture vers la démocratie et le simple respect des droits de l’homme.
Nous tenons à affirmer notre conviction que ce rappel des luttes et des souffrances d’hier ne doit pas seulement consister en un regard apitoyé ou reconnaissant lancé sur un passé douloureux.
Cette évocation ne saurait être dissociée des espoirs qu’aux jours sombres nous placions dans l’avenir, et que, aujourd’hui encore, nous entendons préserver et développer.
En cette journée du souvenir de la déportation et des combats de la liberté, les hommes, les femmes et les enfants qui ont vécu ces événements dans leur chair et avec leurs yeux, appellent avec force leurs concitoyens à rester fermes dans la défense des valeurs de liberté, de démocratie, de tolérance et à ne jamais oublier que le monde se construit par la force de l’espoir et par la générosité des hommes, non par la force des dictatures.
Ce message a été rédigé conjointement par
* La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (F.M.D.),
* La Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance (F.N.D.I.R.),
* La Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (F.N.D.I.R.P.),
* L’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de disparus (U.N.A.D.I.F.),
* L’Union Nationale des Déportés, Internés et Victimes de Guerre (U.N.D.I.V.G.)
Je me pose tout de même une question (sans la moindre ironie ou arrière-pensée, je préfère le préciser tout de suite…) : victimes de la déportation, malheureusement, on comprend tout de suite ce que ça veut dire, mais héros ? Qu'est-ce que c'est exactement qu'un héros de la déportation ?
RépondreSupprimerJe ne sais pourquoi précisément, doit-on y voir un lien avec les héros de la résistance qui ont été déportés ? Sans doute mais je n'en suis pas certain.
RépondreSupprimerJe suppose, oui. Ou alors il est fait allusion à certains déportés qui, dans leurs camps respectifs, ont pu agir en héros ?
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