La droite est-elle crédible quand elle parle du social ?


Ah la belle affaire, voilà que tous les hommes politiques de droite se découvrent soudainement une fibre sociale. C'est toujours amusant de constater qu'un an avant l'élection, ils se mettent à communiquer "social" et à émettre quelques idées pour réduire la fracture sociale comme disait Chirac autrement qu'en regardant le ciel.


Nous avons eu la Sarkozie qui tout d'un coup sans qu'on ne lui ait rien demandé balance l'idée d'une prime de 1000 euros, piqués sur les dividendes revenant aux actionnaires. D'ailleurs lundi on a assisté à ce propos à une cacophonie entre Xavier Bertrand et Christine Lagarde, pas d’accord entre eux sur le montant, sur la loi possible, bref pas d'accord du tout.

Personne ne s'y trompe, cette mesure est une idée "d'en haut" puisqu'elle vient du maître du palais, ou d'un de ses conseillers, et ne concernerait qu’éventuellement au maximum 3 millions de salariés des entreprises avec actionnariat et des bénéfices en hausse. Autant dire que c'est peanuts, quid des salariés des TPE, PME, des associations, des organismes para-publics, des fonctionnaire, etc...

Puis, nous avons eu Jean-Louis Borloo qui soudainement a découvert qu'après tout lui aussi était social et il a essayé d'en convaincre les rares ménagères de -50 ans qui ont regardé l'émission "à vous de juger" la semaine dernière. Selon nos informations, la ménagère s'est assoupie avant la fin de l'émission, préférant probablement les mariages princiers

Enfin, cerise sur le gâteau nous avons maintenant Dominique de Villepin qui a l'heureuse idée de vouloir créer s'il parvient au pouvoir, "un revenu citoyen" de 850 euros par mois que chaque français percevrait en contre partie de l’exercice de fonctions citoyennes, j'en ai déjà fait un billet hier je vous laisse le lire.

Dominique de Villepin gaulliste social, j'en vois sur ma gauche qui rigole déjà car tout de même ce cher Dominique n'est rien autre que le 1er ministre de 2 éléments qui suffisent à situer l'homme puisque c'est lui qui créa le bouclier fiscal originel et qui voulait mettre en place le CPE.

Vous l'aurez deviné, je suis peu enthousiasmé par les soudaines prises de consciences sociales et populistes des dirigeants de la droite française qui au cours de leur mandat n'ont que de cesse de rabioter les avantages sociaux négociés et acquis au fil des décennies et qui comme par miracle se pointent un avant les élections pour expliquer au Français qu'il feront autrement que ce qu'il font depuis qu'ils sont au pouvoir. Le manque de crédibilité est criant.

Par rapport à 2007, je vois une différence fondamentale qui réside dans le fait que Sarkozy avait tellement promis que la déception des Français est proportionnelle à leur attente je dirai même qu'elle est immense, tellement la référence à l'argent et "aux riches" a marqué son quinquennat. Affaire Bettencourt, Yacht, Fouquet's sont des mots auxquels fréquemment les Français se referrent pour qualifier la politique de Nicolas Sarkozy ainsi que l'arnaque du travailler plus pour gagner plus.

J'ai un souvenir personnel de 2007 quand je faisais campagne pour Ségolène Royal, candidate du PS puis de toute la gauche unie, lors d'une rencontre sur un marché j'avais dialogué avec une personne sans emploi qui était au RMI et qui me disait qu'il croyait Sarkozy quand il parlait de donner du travail aux chômeurs et que le plein emploi sera là dans les 5 ans (voir ci-dessous la vidéo de ce mensonge), il croyait au travailler plus pour gagner plus. C'était une personne vraiment conquise par les mots et la force de conviction de Nicolas Sarkozy.



Las, 4 ans après que d'espoirs perdus ! Je revois de temps à autre cette personne dans ma ville et dernièrement lors de la campagne des cantonales j'ai eu l'occasion de discuter avec lui, autant vous le dire tout de suite, il ne votera plus Nicolas Sarkozy mais le plus inquiétant n'est pas là, il envisage un vote Le Pen tellement il ne croit plus en les politiques "qui se partagent le pouvoir sans s'occuper des pauvres" me disait-il.

La gauche a du pain sur la planche pour regagner la confiance de toutes ces personnes que la société a laissé sur le bord du chemin depuis si longtemps. Quel que soit son projet quelles que soit ses intentions, elle devra être à l'écoute et convaincre que c'est par elle que le changement se fera et pas par un rejet de l'autre comme certains le prévoit. Si elle n'y arrive pas alors il me restera plus qu'à prendre le maquis....en Ardèche.



Commentaires

  1. J'avoue, le marché électoral - les soupes de promesses - a quelque chose d'écoeurant. (là je regarde à ma droite)
    Et faire du social pour faire du social, sans programme économique, serait tout aussi mensonger...
    J'regrette juste que les quelques idées politiquement subversives, et pouvant déclencher de réels changements sociaux - telle celle d'un Revenu Minimum, que le malin Villepin ne semble malheureusement pas avoir compris (en faisant une espèce de RSA-bis, un revenu sous conditions, alors qu'il devrait être SANS CONDITION) - ne soient pas mieux représentées à 'gauche'. le PS semble avoir une 'base' de projet, un peu timide, espérons que celui-ci évolue en quelque chose de plus... évolutionnaire !
    Espérons également, de façon plus large, que les débats des prochains mois soient élevés, rendant le programme politique des différents partis plus 'lisibles' aux électeurs lambdas. (y compris et SURTOUT les petits partis qui auront leur pain, leur vitalité, à apporter au débat)

    Car si on s'amuse encore à discréditer les autres partis bêtement, si par exemple la droite s'amuse encore à dire 'PS et FN c'est Kiff-kiff', ou si la gauche s'amuse à dire le même genre de bêtises 'UMP et FN c'est kiff-kiff' (ce qui semblerait déjà plus crédible au vu des récents événements, mais tout aussi stupide comme critique), le FN se frottera les mains de cette diabolisation qui le portera encore en 'héraut' anti-système. Alors qu'il suffirait de lire le programme sur leur site pour les discréditer

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  2. Le désamour - inouï - que subit Sarko est directement proportionnel aux espoirs tout autant inédits qu'il avait soulevé.

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  3. Liliane Bettencourt ne paye que 4 % d'impôts, selon le Canard enchaîné.

    La fin du bouclier fiscal et la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ne bouleverseront pas la vie de Liliane Bettencourt.

    Au contraire : pendant un an ou deux, révèle le Canard enchaîné, la femme la plus riche de France verra «sa ponction fiscale divisée par quatre, passant -pour l'impôt sur le revenu et l'ISF- de 40 millions (en 2010) à 10 millions. A comparer avec des revenus tournant autour de 250 millions».

    Soit «un taux d'imposition direct global d'environ 4 % de ses revenus effectifs, soit le taux appliqué à un contribuable touchant 1 300 euros net par mois», assure le journal.

    Selon le Canard, l'explication est la suivante : avec la réforme, le taux de l'ISF est divisé par 3 (0,5 % contre 1,80 % au maximum actuellement), afin de compenser la fin du bouclier fiscal. Or, ce dernier est calculé sur les revenus perçus deux années plus tôt. Pour 2011 et 2012, «les contribuables soumis à l'ISF auront donc le beurre et l'argent du beurre : le taux réduit et le remboursement du bouclier fiscal», écrit le Canard.

    http://www.leparisien.fr/politique/liliane-bettencourt-ne-paye-que-4-d-impots-selon-le-canard-enchaine-20-04-2011-1415598.php

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