Un candidat du peuple au pouvoir ? Oui c'est possible

Deux copains blogueurs Gabale et Steph ont soulevé cette question en vue de l'élection présidentielle et plus largement de la représentation politique par classes sociales.

Verra t-on un jour un Lula Français accéder aux plus hautes fonctions de l'Etat ? Voilà une drôle de question !

Dans la société politique française, la réussite de Pierre Bérégovoy issu du milieu ouvrier  qui avec un CAP d'ajusteur est devenu premier ministre d'un gouvernement de gauche sous François Mitterrand est plutôt une rareté pour ne pas dire une exception. En effet, sur l'échiquier politique français, seul 1% des députés sont issus du monde des employés et ouvriers alors qu'ils représentent plus de 50% de la population active. 

A contrario, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 59 % de l’ensemble des députés et si l'on y ajoute les professions libérales, le tout représente environ 75% des députés à  l'Assemblée Nationale.

Plus qu'à tout autre il parait difficile pour un ouvrier ou un employé de combiner un travail éprouvant, une vie familiale, des cours du soir, et une vie militante pour parvenir à devenir "un leader" dans son quartier, dans sa ville, dans son département, dans sa région. C'est dire si celles et ceux qui peuvent mener des études supérieures sont "avantagés" par le niveau de connaissance et d'expertise acquis grâce à leurs études. Pour rattraper ce manque, quelqu'un d'une classe plus modeste devra cravacher dur et dans tous les cas plus longtemps.

Alors inévitablement on peut s'interroger sur "l'égalité" des chances car sur ce sujet aussi, les classes modestes sont limitées dans leur ascension  politique car obligées de travailler rapidement (à 18 ans ou avant bien souvent) et n'ayant pas les moyens de payer des études longues et souvent onéreuses. 

Pour autant, sachant que la représentation nationale est au 3/4 constituée de "catégories intellectuelles supérieures", les employés et ouvriers se sentent-ils parfaitement représentés par d'autres que l'un des leurs ? Oui bien heureusement  même si malheureusement, la tentation populiste d'une partie de la classe politique, il faut le dire heureusement minoritaire, laisse à penser que les élus sont "tous pourris" tout ça parce qu'ils mettent en exergue certains faits divers de malversations, d'arrangements tout à fait condamnables mais bien heureusement extrêmement minoritaires et dont on ne peut faire une généralité, chaque profession ayant ses brebis galeuses.

Les élus de la Nation quel que soit leurs opinions politiques ont pour but de mener la politique qu'ils souhaitent en faisant gagner les idées et leur camp, qu'ils viennent du milieu ouvrier ou d'un niveau d'études supérieures. Le niveau d'étude supérieure n'est pas une garantie "du bien faire" mais permet probablement à nos élus de prendre mieux que les autres la dimension économique, sociale et politique des problèmes et puis l'orientation politique, gauche, centre ou droite fait le reste. Ce n'est évidemment pas un gage de réussite mais bon si les études ne servaient à rien ça se saurait.

Alors dans notre beau pays, en théorie, une personnalité politique "sortie du rang" peut s'élever jusqu'à la fonction suprême mais il lui faudra du temps, beaucoup d'investissement personnel, une rage de vaincre plus qu'à quiconque et également gagner la confiance et "prouver" sa valeur au parti politique auquel il appartient. En l'état des forces en présence et en fonction d'une vie politique bipolaire en France, il est préférable d'être membre de l'UMP ou du Parti Socialiste pour pour y arriver.

Pour réussir, un candidat ou une candidate d'un niveau d'études supérieures se doit évidemment d'être proche du peuple et de ses préoccupations En 2007 Nicolas Sarkozy, modeste avocat, avait réussi à s'attirer les suffrages des gens modestes, des retraités en promettant une vie meilleure en travaillant plus ou en augmentant les pensions de retraites et la sécurité des biens et des personnes. En 2012 la chanson risque bien d'être différente car les mensonges de Nicolas Sarkozy ont été vécus comme une trahison par une partie de ses électeurs et il ne serait pas étonnant qu'ils lui fassent payer.

Parmi les probables et les possibles candidats et candidates pour 2012, la gauche présente des profils différents, du "philosophe" Jean-Luc Mélenchon à l'Enarque Ségolène Royal en passant par le diplômé d'HEC Dominique Strauss-Kahn, le panel des diplômés est large si on y inclus Eva Joly et son DEA de sciences politiques ainsi qu'Olivier Besancenot et sa licence d'histoire.

Le candidat de la gauche qui sera présent au second tour de l'élection présidentielle face au candidat de la droite sera probablement parmi cette liste. Il lui faudra tisser avec le peuple un lien fort, un lien qui lui permettra d'être le candidat du peuple. Un(e) candidat(e) qui saura les convaincre en apportant la preuve que le changement est possible. La politique par la preuve n'est pas une invention mais bien une réalité pour prouver que ce que l'on dit on le fait et moi je connais une personne qui mène cette politique, c'est Ségolène Royal.

A lire également le billet chez Louise

Source : Wikipédia, Observatoire des inégalités


Commentaires

  1. si tu te souviens bien, j'en avais aussi parlé en commentaires chez toi... et chez l'ami Gabale aussi.
    j'y disais que si la gauche était vraiment la gauche, et pas des gens qui se comportent en égoïstes en pensant juste à leur gueule et leur fauteuil, on papoterait tous autourd'une table pour avoir un vrai projet commun. c'est qu'à la fin que ne serait désigné un ou une candidat(e)qui serait, pourquoi pas, quelqu'un de l'associatif, pas de politique, quelqu'un du terrain.

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  2. c'est du domaine du rêve car la démocratie participative prônée et mise en place par Ségolène Royal n'est pas loin s'en faut le mode d'organisation de la politique en France.
    On peut l'espérer mais bon ...

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  3. Ce post m'a beaucoup aide dans mon positionnement. Merci pour ces informations

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  4. non !!! pas ca !
    La démocratie participative, meme si selon moi a apporté des choses, était chapeauté par un candidat 'un parti.
    Là je parle de zéro candidat, dde bosser enseble et de sortir quelqu'un à la fin qui porterait un projet commun. c'est l'inverse.

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  5. François Mitterrand aurait dit, «Un professionnel de la politique, même médiocre, l’emportera toujours sur un amateur, même talentueux». On n'en a pas fini avec la mafia.

    Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment c'est colère colère colère.

    Mais super le billet!
    ..au fait je parle de vous dans mon billet de vendredi matin, il y est question du blogueur qui a complètement perdu la raison.. :-)

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  6. tu as cité l'exemple de Bérégovoy, cela ne lui a pas réussi... Pour le niveau d'études barrière contre la bêtise ou qui prémunit mieux nos élus, tu fais illusion : l'éducation, la formation et les études sont orientées... j'en sais quelque chose ; j'avais ainsi un prof d'économie politique marxiste pur et dur... pour le reste, je trouve que tu ne t'es pas trop mouillé, la teneur générale est consensuelle (ceci dit c'est ça qui te rend lisible, avec ta gentillesse. moi, mon clivage et mon caractère atrabilaire ne me réussissent pas forcément..), mais tu auras eu au moins le mérite de bosser, et de répondre à la question, contrairement à d'autres...

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  7. @lg ce n'est pas une questino de talent mais d'idéaux et de convictions. Or, en politique, à gauche, désolée mais tu en as beaucoupqui les ont perdues au profit de désidératas personnelles. Pas dans l'associatif.

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  8. @lg : vous allez parler de moi, c'est sympa et vous n'avez pas tort, j'ai perdu la raison ;)

    @gdc : c'est pas que je ne me mouille pas mais bon je pense ce que j'écris et j'essaie de le dire à ma façon même si j'ai bien conscience qu'il faudrait développer un peu plus mais ce n'est pas un billet sur l'école, la formation, le milieu ouvrier etc..

    @ju tu te laisses aller à des propos convenus que l'on entend de temps en temps, et sans fondement. Dois je te rappeler que la gauche gère la quasi totalité des régions, un très grand nombre de départements et un nombre incalculable de grandes villes et que je sache avec des convictions et des idéaux. bises

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  9. ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.
    je trouve juste étrange que des gens qui faisaient déjà de la politique, voire étaient élus alors que je n'étai pas née, il y a 30 ans soient encore là et n'essaient pas de former des gens pour apporter du renouveau. des gens qui s'agrippent à leur siège, désolée mais je ne trouve pas vraiment ça de gauche;

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  10. Tu m'aurais pas oublié ? http://www.variae.com/comment-reduire-la-difference-entre-representation-politique-et-population-%E2%80%93-reponse-a-gabale/ :-)

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  11. Zut et désolé Romain je t'ai completement zappé involontairement. Je vais me rattraper soon

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